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Tout ce qu'il faut savoir sur la MHE
Derniére mise à jour le : 23/10/2023
Une nouvelle maladie présente en France : la Maladie Hémorragique Epizootique (MHE)
Depuis le mois de septembre, une nouvelle maladie virale touche les bovins en France, transmise par les moucherons. Il s’agit de la Maladie Hémorragique Epizootique ou MHE. Elle est provoquée par un virus de la même famille que la FCO (Fièvre Catarrhale Ovine) sans possibilité de recombinaison entre les 2 virus. Comme pour la FCO, il existe plusieurs sérotypes (8 pour la MHE), et l’épidémie actuelle est causée par le sérotype 8. Cette maladie ne se transmet pas à l’Homme et les denrées animales sont consommables sans danger. En revanche elle a un impact économique important du fait de baisse de production des animaux atteints, mais aussi du fait des restrictions aux exports internationaux.
Historique de la maladie à l’international et en France
Bien installée depuis longtemps en Amérique du Nord, en Asie, au Moyen Orient, en Afrique du Nord, ainsi qu’en Australie. Elle était jusqu’il y a un an absente d’Europe. En effet, fin 2022 des cas ont été déclarés au Portugal, en Espagne et sur les îles italiennes. Fin août, des cas espagnols étaient à moins de 100 km de la frontière franco-espagnole.
Le 19 septembre, 3 foyers ont été détectés dans les Pyrénées-Atlantiques et les Hautes Pyrénées. Au 29 septembre, 19 nouveaux foyers ont été confirmés dans ces mêmes départements.
Le 05 octobre, ce sont 5 départements qui sont touchés, se rajoutent : le Tarn, le Gers et les Landes.
Au 12 octobre, il y a plus de 600 cas déclarés en France, en Nouvelle Aquitaine. Le bilan du 18 octobre fait état de 1194 foyers en France dans 8 départements (64, 65, 31, 32, 40, 09, 81, 11).
La Suisse est également touchée. Le 13 octobre, un 1er cas est déclaré à Berne. Le 16 octobre, un deuxième foyer est découvert à la frontière avec le Doubs.



Comment se transmet la maladie ?
Comme la FCO, la MHE est transmise par des moucherons piqueurs du genre Culicoïdes. Ce petit moucheron vit en moyenne 10 à 20 jours, mais si les conditions climatiques sont favorables, sa survie peut aller jusqu’à 90 jours. Il se déplace environ de 2 km par jour, soit presque 15 km par semaine. Une rafale de vent peut lui permettre de faire des bonds beaucoup plus rapides et ainsi accélérer la dissémination de la maladie. En rentrant dans un véhicule, il peut également parcourir de grandes distances en peu de temps.
La maladie progresse aussi par les mouvements d’animaux infectés qui vont alors contaminer les moucherons d’une région qui était jusque-là saine.
Quels sont les symptômes ?
Si le cerf est le réservoir de la maladie (et très impacté), chez nos ruminants domestiques ce sont les bovins qui expriment la maladie. Les petits ruminants peuvent être porteurs mais restent asymptomatiques, par contre, ils contribuent à disséminer la maladie.
Encore une fois, les symptômes de la MHE sont proches de la FCO. Après une incubation de 6 à 8 jours chez les bovins, la virémie dure 30 jours. L’animal présente alors de la fièvre, de l’hypersalivation, des boiteries, avec notamment des œdèmes des pattes, une congestion et des ulcères dans la bouche, ce qui provoque une baisse d’appétit et un amaigrissement. Les ulcères sont également présents sur le mufle et les naseaux. Les trayons sont enflés et rouges avec éventuellement, un œdème de la mamelle et on observe une baisse de la production laitière. Des avortements sont observés, consécutifs à la fièvre.
Quels sont les moyens de lutte actuels ?
Aucun vaccin n’existe pour la MHE actuellement (sauf pour le sérotype 2 au Japon mais son utilisation est dite délicate…). Un traitement de soutien peut être apporté aux animaux pour les soulager. Dans certains élevages, de nombreux bovins sont touchés et en une semaine, on observe une guérison de l’ensemble du troupeau (très peu de mortalité). Dans d’autres élevages, peu d’animaux sont atteints mais il y a plus de mortalité (peu de guérison). On ne sait pas encore pourquoi la maladie ne se comporte pas de la même façon dans les élevages (Carence dans les troupeaux les plus touchés ? Anticorps déjà présents pour la FCO dans les touchés plutôt épargnés ? Passage simultané des 2 maladies qui exacerbent les symptômes ?).
Quelles sont les conséquences de l’arrivée de la maladie en France ?
La MHE est une maladie réglementée au niveau européen et à déclaration obligatoire. Quand un cas est confirmé, une zone réglementée de 150 km autour du foyer est délimitée et les ruminants de cette zone ne peuvent plus partir à l’export pendant 2 ans (sauf selon des accords négociés).


A ce jour (20/10/2023), l’Isère n’est pas en zone réglementée. Nous avons deux zones réglementées en France : la première concerne plusieurs départements du Sud-Ouest, due aux foyers de Nouvelle-Aquitaine. La deuxième zone découle des cas suisses et comprend des départements de l’Est de la France. Parmi ces départements, nos voisins de Savoie, de Haute-Savoie et de l’Ain sont concernés. La vigilance reste de mise en Isère du fait de l’étendue de la MHE sur deux fronts.
Au niveau national, les bovins, ovins et caprins peuvent sortir des zones réglementées sous conditions :
- Pour un retour d’estive : désinsectisation des animaux juste avant le chargement et désinsectisation des moyens de transport
- Sortie vers un abattoir : désinsectisation des moyens de transport et abattage dans les 24 heures après arrivée.
- Autres mouvements en France : désinsectisation des animaux au moins 14 jours avant une PCR. Cette dernière doit avoir été réalisée 7 avant le départ* des animaux et doit revenir négative. Les moyens de transports doivent également être désinsectisés, et les animaux sont accompagnés du résultat négatif de la PCR et de l’attestation de désinsectisation.
(*Nous savons que le délai des PCR va passer de 7 à 14 jours avant départ, nous vous le confirmerons dès que l’instruction technique du ministère sera publiée).
A ce jour, l’Espagne et l’Italie ont réouvert leurs frontières. L’Espagne demande simplement une absence de signe clinique. Les conditions d’export en Italie sont identiques aux conditions françaises pour sortir de zone réglementée (cf dernier tiret ci-dessus).
L’envoi direct pour abattage dans un autre état membre est toujours possible. Pour les zones françaises non touchées par la MHE, l’export vers le Maghreb et Israël n’est pas possible.
En cas de suspicion clinique hors zone réglementée (comme en Isère actuellement), une PCR FCO est réalisée en première intention. Si elle est négative, une PCR MHE est alors réalisée. Tous les laboratoires qui ont l’agrément pour réaliser les PCR FCO peuvent réaliser la PCR MHE. Pour notre département, les prélèvements partiront donc en Savoie pour être analysés.
Source photo : GDS France

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