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Isère-actualité

Maladie hémorragique épizootique : Point sur la situation

Derniére mise à jour le : 20/03/2024

Maladie hémorragique épizootique

Une nouvelle maladie présente en France : la Maladie Hémorragique Epizootique (MHE)

Depuis le mois de septembre, une nouvelle maladie virale touche les bovins en France, transmise par les moucherons. Il s’agit de la Maladie Hémorragique Epizootique ou MHE. Elle est provoquée par un virus de la même famille que la FCO (Fièvre Catarrhale Ovine) sans possibilité de recombinaison entre les 2 virus. Comme pour la FCO, il existe plusieurs sérotypes (8 pour la MHE), et l’épidémie actuelle est causée par le sérotype 8. Cette maladie ne se transmet pas à l’Homme et les denrées animales sont consommables sans danger. En revanche elle a un impact économique important du fait de baisse de production des animaux atteints, mais aussi du fait des restrictions aux exports internationaux.

Historique de la maladie à l’international et en France

Bien installée depuis longtemps en Amérique du Nord, en Asie, au Moyen Orient, en Afrique du Nord, ainsi qu’en Australie. Elle était jusqu’il y a un an absente d’Europe. En effet, fin 2022 des cas ont été déclarés au Portugal, en Espagne et sur les îles italiennes. Fin août, des cas espagnols étaient à moins de 100 km de la frontière franco-espagnole.
Le 19 septembre, 3 foyers ont été détectés dans les Pyrénées-Atlantiques et les Hautes Pyrénées. Au 29 septembre, 19 nouveaux foyers ont été confirmés dans ces mêmes départements.
Le 05 octobre, ce sont 5 départements qui sont touchés, se rajoutent : le Tarn, le Gers et les Landes.
Au 12 octobre, il y a plus de 600 cas déclarés en France, en Nouvelle Aquitaine.
Au 17 novembre, le bilan fait état de 3340 foyers en France dans 14 départements (64, 65, 31, 32, 40, 09, 81, 11, 47, 33, 82, 24, 19, 85). 
Au 29 novembre, 3 557 foyers sont confirmés. 
Au 06 décembre, 3 636 foyers sont confirmés. 





 
Comment se transmet la maladie ?

Comme la FCO, la MHE est transmise par des moucherons piqueurs du genre Culicoïdes. Ce petit moucheron vit en moyenne 10 à 20 jours, mais si les conditions climatiques sont favorables, sa survie peut aller jusqu’à 90 jours. Il se déplace environ de 2 km par jour, soit presque 15 km par semaine. Une rafale de vent peut lui permettre de faire des bonds beaucoup plus rapides et ainsi accélérer la dissémination de la maladie. En rentrant dans un véhicule, il peut également parcourir de grandes distances en peu de temps.
La maladie progresse aussi par les mouvements d’animaux infectés qui vont alors contaminer les moucherons d’une région qui était jusque-là saine.

Quels sont les symptômes ?

Si le cerf est le réservoir de la maladie (et très impacté), chez nos ruminants domestiques ce sont les bovins qui expriment la maladie. Les petits ruminants peuvent être porteurs mais restent asymptomatiques, par contre, ils contribuent à disséminer la maladie.
Encore une fois, les symptômes de la MHE sont proches de la FCO. Après une incubation de 6 à 8 jours chez les bovins, la virémie dure 30 jours. L’animal présente alors de la fièvre, de l’hypersalivation, des boiteries, avec notamment des œdèmes des pattes, une congestion et des ulcères dans la bouche, ce qui provoque une baisse d’appétit et un amaigrissement. Les ulcères sont également présents sur le mufle et les naseaux. Les trayons sont enflés et rouges avec éventuellement, un œdème de la mamelle et on observe une baisse de la production laitière. Des avortements sont observés, consécutifs à la fièvre.

Quels sont les moyens de lutte actuels ?

Aucun vaccin n’existe pour la MHE actuellement (sauf pour le sérotype 2 au Japon mais son utilisation est dite délicate…). Un traitement de soutien peut être apporté aux animaux pour les soulager. Dans certains élevages, de nombreux bovins sont touchés et en une semaine, on observe une guérison de l’ensemble du troupeau (très peu de mortalité). Dans d’autres élevages, peu d’animaux sont atteints mais il y a plus de mortalité (peu de guérison). On ne sait pas encore pourquoi la maladie ne se comporte pas de la même façon dans les élevages (Carence dans les troupeaux les plus touchés ? Anticorps déjà présents pour la FCO dans les touchés plutôt épargnés ? Passage simultané des 2 maladies qui exacerbent les symptômes ?).

Quelles sont les conséquences de l’arrivée de la maladie en France ?

La MHE est une maladie réglementée au niveau européen et à déclaration obligatoire. Quand un cas est confirmé, une zone régulée de 150 km autour du foyer est délimitée et les ruminants de cette zone ne peuvent plus partir à l’export pendant 2 ans (sauf selon des accords négociés).



L’Isère n’est pas en zone régulée. Nous avons 1 zone régulée en France : elle concerne plusieurs départements du Sud-Ouest.

Surveillance dans le rayon de 150 km autour des foyers

Sur tout le territoire métropolitain, en cas de suspicion clinique sur un animal, l'analyse pour recherche de la MHE doit être engagée dès la déclaration par le vétérinaire sanitaire.

Lorsqu'un vétérinaire déclare une suspicion clinique de MHE ou de FCO dans un élevage situé dans le périmètre des 150 km autour d'un foyer, c'est à dire en zone régulée, il effectue une notification à la DD(ETS)PP à l'aide des commémoratifs utilisés pour les suspicions cliniques de la FCO. Il réalise un prélèvement sanguin en tube EDTA sur chaque animal présentant des signes cliniques.
  • S'il s'agit d'un département ou aucun cas de MHE n'a été détecté, le prélèvement est envoyé au Laboratoire National de Référence (LNR) qui effectue la recherche de MHE. Les confirmations faites par le LNR sont communiquées à la DGAL et à la DD(ETS)PP.
  • Si le département a déjà recensé un foyer de MHE, le laboratoire agréé de proximité réalise la recherche de MHE. Le laboratoire agréé de proximité doit toutefois faire confirmer ses 20 premiers résultats positifs MHE par le LNR. Le résultat du laboratoire agréé est considéré comme faisant foi et ce dernier le transmet à la DD(ETS)PP.

 En cas de confirmation, la DD(ETS)PP en informe l'éleveur concerné par courrier simple de notification.

En cas de suspicion en dehors de la zone des 150 km autour des foyers

Lorsqu'un vétérinaire déclare une suspicion clinique de MHE ou de FCO dans un élevage situé en dehors de la zone des 150 km (zone non régulée), il effectue une notification à la DD(ETS)PP à l'aide des commémoratifs. Il réalise un prélèvement sanguin en tube EDTA sur chaque animal présentant des signes cliniques. Le prélèvement est adressé au LNR qui effectue la recherche de MHE.
Pour notre département, les prélèvements partiront donc en Savoie pour être analysés.

Toute confirmation par le LNR est communiquée à la DGAL, qui la transmet à la DD(ETS)PP et au SRAL de la DRAAF pour établir la mise à jour de la zone régulée. La DD(ETS)PP informe l'éleveur concerné par courrier.

Prise en charge financière 

En application de l'arrêté minéstériel du 25 octobre 2023 et dans la mesure où la MHE est une maladie émergente dont la surveillance donne lieu à des mesures de gestion, les frais de visites, prélèvements et analyses sont pris en charge par l'Etat. En revenche, les visites, prélèvements et analyses nécessaires pour les mouvements entre zone régulée et zone indemne sont à la charge des demandeurs.

Mesures de gestion applicables aux mouvements sur le territoire national

Conformément à l'article 4 de l'arrêté ministériel du 25 octobre 2023, les bovins, ovins, caprins et cervidés ne peuvent pas sortir de la zone régulée (constituée par l'ensemble des périmètres de 150 km autour de chaque foyer, qu'ils soient coalescents ou isolés). Des dérogations sont toutefois accordées.

Au sein de la zone régulée, les mouvements des animaux sont possibles vers :
  • un abattoir situé dans la zone
  • une autre exploitation située dans la zone
  • un centre de rassemblement dans la zone, si les animaux sont ensuite envoyés sans autre transit vers un abattoir ou vers une autre exploitation située dans la zone.

Les sorties de la zone régulée

Les sorties des bovins, ovins, caprins et cervidés des exploitations ou des CRA situés dans la zone régulée sont autorisées à condition que les animaux sortent directement de la zone régulée vers un abattoir, situé en France ou dans un autre Etat Membre. Dans tous les cas, les moyens de transports doivent être désinsectisés sur le lieu de départ des animaux. Ces derniers doivent être abattus dans les 24 heures suivant leur arrivée à l'abattoir.

Le retour d'estives

Le retour depuis les estives situées en zone régulée, vers leur établissement d'origine situé en zone non régulée sont possibles si les conditions suivantes sont respectées : 
  • les animaux sont protégés contre les attaques de vecteurs par des insecticides juste avant de monter dans les camions pour le retour ;
  • les camions de transport ont été désinsectisés.

Par dérogation au 1° point III de l'article 4, les animaux de retour d'estives et à destination direct d'un abattoir ne sont pas désinsectisés. Seuls les camions de transport sont désinsectisés.

Vers un centre de rassemblement ou une exploitation situés en dehors de la zone régulée

Les bovins, ovins, caprins et cervidés peuvent sortir de la zone régulée si les conditions suivantes sont respectées.

Chaque animal avant de quitter la zone régulée a été : 
  • protégé contre les attaques de vecteurs par des insecticides ou des répulsifs au moins pendant les 14 jours ayant précédé la date du mouvement et
  • soumis avant le départ à une analyse de recherche de la MHE par PCR, dont le résultat s'est révélé négatif, effectuée sur un échantillon sanguin prélevé au moins 14 jours après la date de protection contre les attaques de vecteurs.
Le départ de la zone régulée doit être effectif au maximum dans les 14 jours qui suivent le prélèvement sanguin, en veillant à ce que l'animal reste protégé contre les vecteurs au moins jusqu'à son chargement. 


Cette analyse PCR peut être réalisée dans l'exploitation d'origine ou dans le centre de rassemblement (situé en zone régulée), mais en tout état de cause avant de quitter la zone régulée (le résultat de la PCR négatif doit être connu avant la sortie de la zone).

Une attestation de la réalisation de la désinsectisation, ainsi que le résultat de l'analyse lui correspondant doit accompagner chaque animal. Les moyens de transport font l'objet d'une désinsectisation avant le départ des animaux de la zone régulée. Les animaux issus de zone régulée introduits dans les centres de rassemblement en zone non régulée ne peuvent partir aux échanges, 
- ni vers un abattoir du fait de la désinsectisation mise en oeuvre 14 jours au moins avant leur sortie de la zone régulée;
- ni vers une autre destination au sein d'un EM du fait de la clause générale d'interdiction liée à la réglementation européenne.

Les vétérinaires certificateurs de ces centres doivent s'assurer par le contrôle des ASDA que les animaux destinés aux échanges ne proviennent pas de zones régulées.

Dérogation aux conditions de sortie

Concernant les conditions de sortie des veaux, agneaux et chevreaux âgés de moins de 70 jours de la zone réglementée (ZR) vers un atelier d’engraissement en bâtiment fermé situé en zone indemne (ZI). Ces animaux sont autorisés à sortir d’une exploitation de ZR pour aller vers un établissement d’engraissement (bâtiment fermé) situé en ZI avec les conditions suivantes :

  • L’ensemble des animaux du troupeau ne présentent pas de signes cliniques le jour du départ
  • Les animaux et les moyens de transport sont désinsectisés avant la sortie de zone non indemne de MHE,
  • Les animaux peuvent être allotés uniquement dans un centre de rassemblement situé en ZR,
  • Les animaux sont destinés uniquement à l’abattage sur le territoire national après une période d’engraissement en bâtiments fermés et protégés contre les vecteurs,
  • Le bâtiment de destination a été désinsectisé avant l’arrivée des animaux.

Espagne : mouvements à nouveau autorisés depuis le 10 octobre dernier aux conditions suivantes :

    • Depuis la zone réglementée en France vers la zone non indemne espagnole :
      • Absence de signes cliniques des animaux chargés dans les moyens de transport
    • Depuis la zone réglementée en France vers la zone indemne espagnoles (Baléares et Canaries) :
      • Désinsectisation des animaux pendant au moins 14 jours
      • Réalisation d’un prélèvement en vue d’une analyse PCR
      • Mouvements possibles en cas de résultat favorable à l’analyse PCR MHE, dans un délai maximal de 14 jours après le prélèvement
      • Désinsectisation des moyens de transport
      • Absence de signes cliniques de MHE.

Italie : mouvements à nouveau autorisés depuis le 18 octobre dernier aux conditions suivantes :

    • Depuis Zone Réglementée française vers Zone Indemne italienne :
      • Désinsectisation des animaux pendant au minimum 14 jours
      • Réalisation d’un prélèvement en vue d’une analyse PCR
      • Mouvements possibles en cas de résultat favorable, dans un délai maximal de 14 jours après le prélèvement
      • Désinsectisation des moyens de transport
      • Absence de signes cliniques de MHE.

Algérie : la situation n’a pas évolué depuis la semaine dernière. Pas de mouvement.

Liban : tout est réouvert et opérationnel, les attestations complémentaires au certificat export ont été validées par le CVO libanais.

Maroc : accord de principe sur les attestations complémentaires. Il y a deux certificats sanitaires en consultation auprès des exportateurs avec une difficulté sur l’interprétation de la quarantaine. Pour la destination reproduction, il est acté de conserver le délai de 7 jours entre PCR et mouvement.

Tunisie : PCR et désinsectisation pour les animaux provenant de la ZR.

Albanie : pas de discussions ouvertes

Monténégro : une proposition avec des conditions y compris pour la zone indemne donc ne convient pas, contreproposition à faire.

UK : négociation via la Commission UE avec des échanges prévu la semaine prochaine pour les flux d’animaux et de semence, plusieurs envois ont pu être débloqués.

L’Irlande du Nord n’est pas fermée depuis les zone indemne FR car applique les conditions UE

Belge : refus d’ouverture

Luxembourg : en attente

Grèce : réponse défavorable pour l’instant

Egypte : réouverture du marché en cours


Introductions dans des exploitations situées en zone régulée

Ces introductions ne sont pas interdites. Une fois entrés dans la zone, les animaux acquièrent le statut lié à ladite zone. De fait pour en ressortir, ils sont soumis aux conditions énoncées ci-dessus.

Introductions dans un centre de rassemblement situé en zone régulée avant départ vers un autre Etat membre pour une autre destination qu'abattage

Les centres de rassemblements et marchés situés dans la zone régulée peuvent rassembler des naimaux provenant de zones non régulées avant de les envoyer aux échanges si les conditions suivantes sont respectées.
  • Les animaux doivent séjourner dans ces centres de rassemblements et marchés au maximum 48 heures ; ils doivent être systématiquement désinsectisés avant de quitter leur exploitation d'origine ou le dernier lieu de rassemblement avant d'entrer dans la zone régulée ; une attestation de réalisation de désinsectisation devra accompagner les animaux ; 
  • Les moyens de transport utilisés sont également désinsectisés avant le départ des animaux de la zone régulée.
Nota bene : Ces animaux provenant de zones non régulées ne peuvent pas partir de ces centres directement à destination d'un abattoir car les temps d'attente nécessaires après l'application d'un insecticide ne pourront pas être respectés.









































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