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Bovin maladie parasitisme

Cryptosporidiose et coccidiose : limiter leur impact en batiment

Derniére mise à jour le : 11/05/2023

Chez les jeunes animaux, la cryptosporidiose et la coccidiose sont deux maladies parasitaires responsables de diarrhées. Comment diminuer leur propagation ?

Baisse de production, diarrhée, affaiblissement, retard de croissance, mortalité, l’impact de ces deux maladies parasitaires sur l’élevage n’est pas sans conséquences. La cryptosporidiose et la coccidiose sont deux maladies parasitaires qui atteignent surtout les jeunes animaux dans les premiers jours de leur vie. Afin de mettre en place un protocole de soin adapté il est nécessaire de diagnostiquer les pathogènes en cause. La mise en place de mesures préventives limitera leur propagation.


Cryptosporidiose : un parasite très résistant

Cette maladie est due à un parasite protozoaire, « Cryptosporidium parvum », très contagieux de l’intestin grêle. Il est également transmissible à l’homme. Les animaux s´infectent par voie orale généralement dans les heures qui suivent leur naissance et le plus souvent directement au contact de leur mère ou de leurs congénères malades ou porteurs. L’eau, le matériel de soin, les vêtements, les bottes peuvent être des vecteurs. La diarrhée liquide de couleur jaune verdâtre apparaît entre le quatrième et le dixième jour de vie et peut parfois entrainer la mort de l’animal. Elle se déclenche d´autant plus tôt que la pression d´infection est élevée et que d´autres agents des diarrhées néonatales sont impliqués. Les élevages à mises bas groupées sont plus sensibles aux épisodes de cryptosporidiose. Les premiers nés sont rarement malades mais sont des amplificateurs du parasite au sein de l’élevage. Le parasite étant très résistant dans le milieu extérieur, la contamination est possible pendant plusieurs mois. Cette maladie peut entraîner la mort dans 5 à 10 % des cas, voire 30 % si elle est associée à d’autres problèmes. Lors d’un épisode de diarrhée sur des jeunes, le parasite responsable de la cryptosporidiose est isolé dans 20% à 50% des cas chez les veaux et plus de 30% chez les petits ruminants.


Coccidiose : un parasite très présent

Il s’agit d’une maladie parasitaire causée par un microorganisme protozoaire (genre « Eimeria »). Ces derniers forment des spores (oocystes) selon un cycle de vie défini en « utilisant » les cellules épithéliales de l'intestin. Ces oocystes sont ensuite excrétés via les matières fécales. Les jeunes sont contaminés dès la naissance par le milieu infecté ou les adultes porteurs sains, mais la maladie ne s’exprime qu’à partir de 3 semaines à 1 mois car le développement du parasite est lent. Les symptômes sont très variés et dépendent de la résistance des jeunes et de la pression infectieuse du milieu. On peut observer une diarrhée de gravité croissante, séreuse et noirâtre avec des caillots de sang et des coliques. Le plus souvent, la coccidiose reste sub clinique, sans signes apparents. Cependant, elle entraine des retards de croissance, des poils piqués, des gros ventres, de la maigreur. Elle peut parfois entrainer la mort.

Les coccidioses sont présentes dans 85% des élevages avec seulement 20% de cas cliniques.

Comment les diagnostiquer et les traiter ?

Malgré les signes cliniques, une confirmation par le laboratoire est nécessaire pour un diagnostic de certitude. Il est conseiller de prélever des selles de cinq individus suspects pour réaliser une coproscopie.

Les traitements spécifiques contre la cryptosporidiose sont assez décevants du fait de la particularité du parasite qui est protégé par une double membrane. En cas d’épidémie, le vétérinaire prescrira des traitements préventifs pour protéger les nouveaux nés et réduire l’excrétion des Ookystes. En cas de surinfection bactérienne, les traitements de soutien classiques, réhydratation, pansement intestinal et antibiotique peuvent être apportés.

Pour la coccidiose, le traitement doit être réalisé rapidement en cas de signes cliniques pour limiter les lésions intestinales graves et limiter la pression parasitaire. Cependant, l’acquisition d’une immunité reste préférable au traitement trop précoce. En effet, le contact du jeune avec les coccidies induit la mise en place d’une immunité de très bonne qualité. Pour cela il convient de limiter la dynamique de contamination afin que l’animal acquière son immunité.

Eviter la propagation

Pour ces deux maladies parasitaires le mode de contamination étant le même, il est possible de prévenir une infestation en réduisant la densité animale ainsi qu’en appliquant des règles d’hygiène rigoureuses.

Le parasite pouvant persister plusieurs mois, voire plusieurs années, dans l’environnement, il est conseillé de procéder à un nettoyage régulier du matériel de soins, d’éviter l’ingestion d’eau ou d’aliment ayant pu être souillé par des matières fécales contenant le pathogène, d’isoler les animaux malades, de maintenir un paillage propre et sec. Dans le bâtiment, après le curage, le retrait du matériel, le dépoussiérage des murs et des plafonds, il convient de réaliser l’arrosage complet des surfaces sales, accompagné du passage d’un détergent (particulièrement en nurserie) pour faciliter le décollage des matières organiques. Le décapage à haute pression, si possible à l’eau chaude, permet d’obtenir des surfaces propres, condition essentielle pour que le désinfectant utilisé soit efficace. Celui- ci doit être appliqué lorsque les surfaces sont sèches et doit être efficace contre les Ookystes. Et enfin, après le respect de toutes ces étapes, un vide sanitaire de 15 jours minimum est recommandé. L’élimination des pathogènes sera longue et nécessitera des nettoyages répétés dans le temps.

Afin de retarder le plus possible l’exposition des animaux, il convient également de ne pas élever des animaux d’âges différents et si possible, au moins durant les premières semaines de vie, d’élever les jeunes individuellement ou en lot très propre. La distribution d’un colostrum de qualité aidera à renforcer les défenses immunitaires des jeunes animaux.

De fait, la prophylaxie et la prévention constituent la base de la lutte contre la maladie en élevage, le socle de cette lutte étant le maintien d’une très bonne hygiène dans les élevages.

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