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Bovin maladie parasitisme

Gale : c'est à la rentrée des bêtes qu'il faut agir !

Derniére mise à jour le : 11/05/2023

Provoquée par des parasites microscopiques mais non moins dévastateurs, la gale est une réelle calamité dans un élevage. Les protocoles de prévention ou de traitement sont généralement longs et fastidieux mais néanmoins nécessaires, si vous voulez vous débarrasser de cette maladie et gagner en rentabilité.

Définition de la maladie 

La gale est une maladie provoquée par des acariens qui créent des lésions de la peau parfois très importantes et très douloureuses. Elle est plus fréquente dans les élevages allaitants mais existe aussi chez les laitiers.

Autant de trous dans la peau que dans le portefeuille

Chez les jeunes bovins, 1% de surface de peau atteinte correspond à 30 gr de Gain Quotidien Moyen (GQM) perdus par jour. A titre d’exemple, 10% de surface de peau atteinte correspondent à une perte de 9 kg en un mois...

Chez les ovins, au début de l'affection, on constate surtout une nervosité des animaux qui se frottent la tête et les flancs contre différents objets. A ce stade, la confusion est possible avec d'autres maladies parasitaires (poux, myiases,...) ou même on pourra penser à la tremblante. Et il n'est pas rare d'avoir des animaux en apparence sains mais néanmoins porteurs du parasite.

C'est lorsque les démangeaisons (prurit) s'intensifient que les lésions apparaissent. A force de léchage, le poil se décolore par endroits. La toison finit également par tomber mettant la peau à vif et à sang. On retrouve alors les croûtes caractéristiques de la gale. Parvenus à ce stade, les animaux commencent à maigrir, s'affaiblissent et peuvent devenir cachectiques.

Ajoutons les contaminations par d’autres germes, profitant de l’affaiblissement général de l’animal et aggravant davantage la situation. En effet, des bactéries surinfectent souvent les plaies, ce qui nécessite un traitement aux antibiotiques.

Quelques chiffres

En Belgique, parmi les élevages bovins participant au réseau de surveillance sanitaire, 53 % sont touchées par la gale. Et un tiers des troupeaux atteints, le sont... toute l’année. Le pire est que 10 % des animaux sans lésions apparentes, véhiculent pourtant des parasites. Ces animaux sont appelés des « porteurs sains ». Il ne faut pas les oublier lors des traitements. Ne pas les traiter, c’est laisser dormir le loup dans la bergerie. 

On retrouve des chiffres similaires dans en France. Les enquêtes menées dans les élevages ovins montrent que la gale touche jusqu'à 60 % des troupeaux. 

 

Pour lutter contre la gale, il faut impérativement associer un traitement raisonné en fonction de l'agent parasitaire, de la saison, de la production, des moyens disponibles et une désinfection rigoureuse des bâtiments.

Cette lutte doit être suivie d'un vide sanitaire avant la rentrée ou le retour des animaux en stabulation. Votre meilleur allié pour lutter contre la gale est votre vétérinaire. Appelez-le sans tarder dès l’apparition de signes inquiétants.

 

 

 

Facteurs de risques

Race : chez les bovins, la race charolaise est plus fréquemment et fortement touchée.
Taille du troupeau : plus le troupeau est grand, plus le risque augmente... sans doute suite à la charge de travail.
Alimentation : une ration équilibrée avec apport de minéraux et d’oligo-éléments aide à résister contre la gale. Ainsi, les carences en zinc, élément important dans le maintien d’une peau saine, sont plus fréquentes dans les élevages atteints par la gale.
Hygiène: une étable propre, ventilée et lumineuse ne fera pas le bonheur des parasites qui préfèrent la chaleur, l’humidité, la matière organique et une faible luminosité.

Optimiser les traitements

Tous à la tonte !

En éliminant croûtes et poils - qui contrarient aussi l’accès du traitement à la peau - la tonte favorise l’évaporation de la transpiration et contrecarre le maintien d’un milieu humide, favorable aux acariens.

Traitements en série

Il faut traiter tous les animaux, mêmes ceux qui ne semblent pas atteints. Il y a plus de récidives de la maladie si tous les animaux ne sont pas traités au même moment. Effectivement, les parasites se « réfugient » sur les animaux non traités. Au minimum, il faut traiter le même jour tous les animaux d’un même lot ou tous les animaux en contact direct ou qui partagent du matériel.

Un peu de solitude bienfaisante

Lors d’achats, les porteurs sains sont un problème. La quarantaine laisse le temps de traiter les animaux importés, sans risque de contamination au reste du troupeau. Pour la gale, deux à trois semaines suffisent.

La bonne dose...

Tous les produits ne sont pas efficaces sur toutes les gales. En procédant à l’identification du parasite, votre vétérinaire prescrira le traitement le mieux ciblé. Le respect de la dose, de l’intervalle entre deux traitements, de la conservation du produit et des précautions d’application à prendre sont autant d’éléments auxquels il faut prêter attention. Dans le cas de traitements par injection, penser à adapter la dose au poids des animaux, et pour les ovins, la dose doit toujours être calée sur le poids de l'animal le plus lourd du lot.

…au bon moment
Traiter systématiquement les animaux avant l’apparition de symptômes ou le plus précocement possible limite les pertes. Il est recommandé de traiter deux fois par an: à la rentrée et à la sortie des bêtes.

Vider, frotter, savonner

Pour la stabulation, le vide sanitaire permet de couper le cycle car les acariens ne survivent pas très longtemps quand ils sont loin des animaux. Trois semaines à la diète ... et ils périssent de faim. Le vide sanitaire permet un nettoyage intensif du bâtiment, ainsi que sa désinfection. Contre la gale, il faut privilégier l'utilisation de produits acaricides.

Source : ARSIA Avec l’autorisation de l’ARSIA (équivalent des GDS en Belgique en charge de la traçabilité – identification des animaux, gestion du sanitaire collectif, et laboratoire d'analyses), nous reproduisons ici l’article publié sur la gale dans ARSIA Info d’octobre 2012.


















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