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Bovin maladie parasitisme

Combiner gestion du pâturage et traitement au bon moment

Derniére mise à jour le : 11/05/2023

La mise à l’herbe, une période à risque vis-à-vis des parasites. Limiter la contamination c’est raisonner la conduite du pâturage.

Gestion du parasitisme au pâturage

A la mise à l’herbe, les animaux sont constamment exposés aux parasites et en particulier aux strongles gastro-intestinaux (SGI). Dès lors que les herbivores pâturent, ils sont infestés par ces vers ronds. Les larves des SGI sont ingérées avec le bol alimentaire et évoluent en parasites adultes dans l’appareil digestif de l’animal. Une fois excrétés dans les fèces de l’animal, les œufs se développent en larves sur les pâtures.

Réduire la pression parasitaire :

  • Chargement et surpâturage : En doublant le nombre d’animaux sur une surface donnée, on quadruple le niveau d’infestation. Limiter le chargement réduit la pression parasitaire. Ainsi, moins ils sont nombreux sur la pâture et plus ils deviennent sélectifs en contournant les bouses. Il est recommandé de sortir les animaux quand l’herbe atteint au moins 5 à 6 cm pour limiter l’ingestion de larves infestantes puisque 80 % de ces larves sont situées dans les 5 premiers centimètres d’herbe.
  • Pâturage tournant : En augmentant le nombre de parcelles, le temps de rotation est plus long ce qui diminue les risques parasitaires. Il est recommandé un retour sur les parcelles entre 25 et 30 jours, ces délais sont cohérents avec le cycle du parasite et limitent la recontamination des animaux. Ils sont cependant très dépendants des conditions climatiques.
  • Pâturage mixte ou alterné : Faire pâturer alternativement des bovins et des animaux d’autres espèces non-sensibles aux mêmes parasites permettrai de réduire la charge parasitaire et indirectement de limiter les phénomènes de résistances. Les SGI présentent une spécificité élevée pour leurs hôtes, peu d’helminthes sont capable d’infester simultanément deux espèces différentes. Durant les 2 premières années de pâturage, les jeunes sont particulièrement sensibles aux SGI il est donc intéressant de privilégier les parcelles qui n’ont pas été utilisées au cours de l’année par des animaux de 2ème saison. Faire pâturer les jeunes derrière des adultes peut également être une stratégie, puisque ces derniers, partiellement immunisés, sont de mauvais recycleurs de larves.
  • Entretien des pâtures : faucher l’herbe entre deux saisons de pâturage permet de réduire la contamination des parcelles par les larves infestantes puisque les larves ne survivent pas à une conservation en foin ou en ensilage. Le repos prolongé des pâtures est également un moyen d’assainir les prairies. Enfin, épandre uniquement du fumier composté limite la contamination des pâtures. L’élévation de la température est propice à la destruction des œufs et des larves.
Traitement adapté et au bon moment

Le traitement contre les strongles doit tenir compte du parcellaire, du climat, de l’immunité, tout en limitant les pertes de production sur les bovins

Une prolifération parasitaire rapide

Les strongles ont un cycle court. La charge parasitaire peut donc s’accroître rapidement en saison de pâture, d’autant plus que la durée du cycle diminue avec l’élévation des températures extérieures, passant de 6-8 semaines à 1 mois.

L’infestation est donc importante en fin d’été si les animaux ne changent pas de pâture. De fait, à cette période et sans traitement, un animal peut héberger plus de 150 000 parasites. Or, un bovin perd du poids avec plus de 20 000 parasites et est malade à plus de 40 000.

Influence du parcellaire et du climat

Lorsque les bovins changent de parcelle, ils pâturent sur un lieu faiblement contaminé et le risque de maladie parasitaire est reculé de 3 à 4 semaines. Avec plusieurs changements, le risque peut devenir nul, puisque les bovins quitteront la parcelle avant une multiplication trop intense des parasites (voir encadré). C’est la présence prolongée des bovins sur une pâture qui augmente le risque de maladie.

En estive, la période de pâturage est longue, mais si le chargement est faible, le risque parasitaire est limité. En revanche, un chargement excessif induit du surpâturage et un risque accru d’ingestion de parasites.

Le surpâturage existe aussi lors de sécheresse. Cependant, comme la complémentation en fourrage provoque la diminution de la part de l’herbe dans la ration, la pression parasitaire n’est pas très intense. En revanche, plus le printemps est chaud ou précoce, plus le pic des larves infestantes est important et le risque de maladie avancé.

L’effet de l’âge

En première année de pâturage, les jeunes bovins ne sont pas immunisés et le parasite se multiplie dans leur organisme. On estime qu’un Temps de Contact Effectif (TCE) de 8 mois entre les strongles et un bovin est nécessaire pour que l’animal acquiert une immunité et évite la maladie. Dans ce TCE, il est nécessaire de tenir compte de l’âge de sortie des veaux, qui fait varier la part d’herbe dans la ration. On doit également prendre en compte les traitements effectués pendant la saison de pâture (un traitement avec des avermectines induit une période de 4 à 6 semaines sans contact avec le parasite).

Quand traiter ?

A la rentrée du troupeau, l’utilité d’un traitement sera à évaluer lot par lot après analyses. Au pâturage, la décision peut être aidée par des outils « expert » prenant en compte la météo, le parcellaire et de l’âge des animaux. Il faut veiller alors à utiliser un traitement le moins toxique possible pour l’environnement.


Légende : La quantité de larves infestantes augmente avec le chargement des parcelles (d’après Philippe Camuset)

 



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