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Isère-actualité

Un pâturage permettant le bien-être des animaux

Derniére mise à jour le : 08/12/2023

Le pâturage est un moment clé dans la vie de nos animaux de rente, et une étape essentielle dans les attentes des consommateurs, car il procurerait aux animaux plus de liberté de mouvements et offrirait un environnement considéré comme naturel.
Néanmoins, les avantages de l’élevage au pâturage dépendent du type d’accès à l’extérieur qui est proposé et des conditions environnementales. En effet, que ce soit en bâtiment ou au pâturage, le bien-être des animaux dépend en partie des conditions dans lesquelles ils sont placés (espace disponible, confort de couchage, accès nourriture et eau, température ambiante, etc.). De plus, il ne faut pas oublier que le bien-être dépend de la perception de chaque animal et qu’il doit être évalué dans chaque situation pour être certain qu’il est respecté.  
Les effets bénéfiques de l’accès au pâturage sur le bien-être des animaux vont dépendre des conditions environnementales du pâturage. Les parcelles de pâturage peuvent varier en quantité et en qualité d’herbe disponible, de surface d’ombre, de densité d’animaux, d’accessibilité à des abris, de nombre de points d’eau, ... autant de paramètres qui vont directement impacter le bien-être des animaux.
ovins
 
 
Les risques et bénéfices du pâturage sur le bien-être des animaux

Le comportement animal
De nombreux comportements naturels peuvent s’exprimer au pâturage : les vaches peuvent brouter, les porcs peuvent fouir le sol et brouter ; les volailles peuvent gratter, courir, faire des bains de poussière. Les chevaux peuvent se déplacer et tiquent beaucoup moins que dans une écurie toute la journée.

Le confort des animaux
Les vaches ou petits ruminants ont un meilleur confort de couchage car l’espace est plus important et plus confortable par rapport au bâtiment. La liberté de mouvement est indéniablement plus importante qu’en bâtiment. Il faut être vigilant aux objets tranchants (tôles, matériel agricole ,…) qui parfois sont stockés dans le champ de pâturage, mais qui peuvent engendrer des blessures. Il faut toujours une zone plane, même dans les pâtures en coteaux afin que les animaux aient une aire de couchage.

Le principal challenge du pâturage reste le stress thermique
Il est indispensable d’offrir aux animaux un abri pour se protéger des intempéries, mais aussi des grosses chaleurs caniculaires. Un abri peut être une cabane, mais une haie, des arbres, ou tout simplement l’accès en libre-service au bâtiment sont considérés comme des abris suffisants pour les animaux. Il faut que les porcs puissent se rouler dans la boue pour pouvoir réguler leur température lors de périodes chaudes (les porcs ne transpirent pas, mais ils diminuent leur activité, recherchent l’ombre et se roulent dans la boue : en s’évaporant, la boue refroidit le corps).

cochon pas terrible biosecurite

Sur l’alimentation
Un des problèmes du pâturage est la gestion plus délicate de l’alimentation : on ne maitrise pas la quantité et la qualité de l’herbe. De plus, lorsque la quantité d’herbe diminue, les animaux peuvent se tourner vers des plantes toxiques. Il ne faut pas non plus oublier l’apport minéral, qui est parfois plus délicat qu’en bâtiment.

Sur l’abreuvement
Il faut veiller à la quantité d’eau disponible et aux nombres de points d’eau ainsi que leur disposition. En effet, les vaches doivent parfois traverser tout le champ pour aller boire, et dans ce cas-là, elles feront moins l’effort et seront donc en déficit hydrique. Quand cela est possible multiplier les points d’eau à divers endroits du pâturage et il faut s’assurer d’un débit adapté. Une vache au pâturage boit entre 2 à 5 fois en moyenne (et jusqu’à 10 fois) et à chaque fois, en moins de 2 à 4 minutes. Nous vous rappelons que les animaux de rente ne doivent pas avoir accès aux rivières, ils doivent s’abreuver dans un point d’eau agencé (qui peut être branché sur l’eau de rivière avec les risques de transmission de pathologie possible, notamment la paratuberculose, la salmonellose ou la leptospirose). De plus, dès 2.5 g de bouse/L d’eau, la consommation d’eau baisse.


Le risque sanitaire
Par exemple, en termes de bénéfices, il y a généralement moins de boiteries, mammites (inflammation de la mamelle), lésions, problèmes au vêlage et mortalité chez les vaches au pâturage que chez les vaches en bâtiment. On constate également moins de boiteries chez les volailles et les porcs. L’élevage en extérieur permet de diminuer les transmissions de maladies entre les animaux du fait d’une densité plus faible et donc d’une proximité moindre entre les animaux. Par exemple, les porcs élevés en extérieur présentent moins de problèmes respiratoires et moins de maladies intestinales que les porcs élevés en intérieur et, de la même façon les chèvres avec accès au pâturage présentent moins de lymphadénites caséeuses (maladie bactérienne) que des chèvres en bâtiment. Cela est probablement dû aux contacts plus étroits entre les animaux en bâtiment ce qui facilite la transmission de la maladie. De façon générale, l’élevage au pâturage permet de contourner les risques posés par une mauvaise ventilation des bâtiments. En effet, un déficit de ventilation peut favoriser la transmission d’agents infectieux par voie aérienne. Une mauvaise qualité de l’air peut également être à l’origine d’une irritation des voies respiratoires en conséquence de taux trop élevés dans l’air de gaz comme l’ammoniac.
Néanmoins, au pâturage, il y a plus de risques de parasitismes et de contacts avec la faune sauvage ainsi qu’avec les animaux d’élevages voisins, ces contacts pouvant conduire à la transmission de différentes maladies (BVD, Besnoitiose, …). Les animaux en extérieur sont plus sujets aux infections par des parasites internes (ex. vers intestinaux) et des parasites externes (ex. tiques) du fait des conditions environnementales plus favorables pour le développement et la survie des parasites et de la difficulté à les contrôler en milieu extérieur. Par exemple, les taux d’infections par des parasites internes (ex. Ascaris) sont généralement plus élevés chez les porcs élevés en extérieur que les porcs en intérieur. Si le pâturage alterné (qui consiste à laisser la parcelle au repos avant de remettre des animaux) est assez facile à mettre en place en élevage allaitant, il peut être plus délicat à mettre en place en élevage laitier où les bovins doivent rentrer au bâtiment 2 fois par jour. De la même façon, les poules en extérieur sont plus infestées par les poux rouges, un parasite externe, que des poules en bâtiment. Concernant les transmissions par la faune sauvage, les sangliers sauvages et les rongeurs sont des « réservoirs » des nombreux pathogènes qui peuvent être transmis aux porcs (peste porcine) et les volailles peuvent être contaminées par la grippe aviaire par contact avec les oiseaux sauvages. A noter enfin que l’élevage en plein air peut représenter des risques de prédation.
 

D’après la chaire bien-être animal de VetagroSup









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