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Les tiques, maladies transmises aux bovins

Derniére mise à jour le : 15/06/2023

Les tiques : de petits parasites, mais de grandes conséquences !

De nombreuses espèces de tiques :

De nombreuses espèces de tiques sont recensées en France mais les plus fréquentes sont :

tique espèce ixodes - Ixodes ricinus :
très abondante dans nos contrées, elle a besoin d’humidité dans le milieu et se rencontre donc dans les forêts et les haies. Elle transmet notamment la piroplasmose, l’ehrlichiose, l’anaplasmose, la fièvre Q ou la maladie de Lyme.
tique espèce dermacentor marginatus - Dermacentor marginatus :
de nombreux mammifères sont ses hôtes et elle vit aussi dans les zones boisées mais elle supporte mieux le sec et elle transmet la piroplasmose ou la fièvre Q.
tique_dermacentor reticulatus - Dermacentor reticulatus :
elle se concentre sur la tête des bovins et peut transmettre la fièvre Q.

Un cycle très long:

Toutes les tiques ont le même cycle avec 3 stades : larve, nymphe et adulte. La tique attend sur un brin d’herbe qu’un hôte passe à proximité et elle s’accroche sur son hôte. Elle cherche une zone avec une peau fine et bien vascularisée et se fixe. Le repas est plus court pour les larves que les adultes, et dure de 2 à 10 jours.
Chaque stade se nourrit et passe donc par un hôte. Il peut s’agir du même hôte pour chaque stade, ou de 3 animaux différents (c’est le cas d’Ixodes). Une fois bien gorgée, la tique se détache et se laisse tomber au sol pour muer ou pour pondre.
Les stades libres (au sol) ont des durées variables : les œufs éclosent en 1 à 2 mois, et donnent des larves qui, après leur repas de sang, deviennent nymphes en 2 à 8 semaines. La nymphe prend son repas de sang puis devient adulte dans les mêmes délais. Une fois le repas de l’adulte effectué, la femelle pond entre 500 et 5000 œufs puis meurt. Selon les conditions météorologiques et le temps passé à trouver une proie, le cycle complet des tiques varie de 2 à 4 ans.

Des moyens de lutte variés :

Les tiques ont des prédateurs naturels : les musaraignes et les oiseaux, mais on note une nette augmentation de la population de tiques depuis quelques décennies.
L’entretien des parcelles avec le broyage des zones en friche et un fil électrique empêchant l’accès aux haies peuvent limiter l’infestation des animaux par les tiques.
Pour limiter l’impact des maladies transmises par les tiques, il est conseillé d’exposer les jeunes animaux aux tiques pour mettre en place une immunité solide sans signe clinique, avant que l’animal ne rentre dans sa phase de production.
 
Les maladies transmises par les tiques chez les bovins




Piroplasmose : urines foncées, forte fièvre et diarrhée
La piroplasmose est une maladie que l’on retrouve chez de nombreuses espèces, mais qui est spécifique : la piroplasmose du bovin ne se transmet qu’à un autre bovin. On retrouve des cas cliniques au printemps et à l’automne, période maximale d’activité des tiques.
La piroplasmose ou « pissement de sang » est une maladie provoquée par un parasite microscopique : Babesia divergens, transmis par Ixodes ricinus, et qui va ensuite s’installer dans les globules rouges et les détruire. L’hémoglobine se retrouve alors dans le sang puis va être filtrée par le foie mais cette opération abime le foie. Le signe caractéristique de la piroplasmose est donc l’émission d’urines foncées (marrons-noires) et mousseuses. Les autres symptômes sont : une diarrhée par jet, une forte fièvre (40°C), très souvent présente ainsi que la chute de lait qui accompagne toute fièvre et les muqueuses qui deviennent blanches puis jaunes (ictère) le temps que le foie se régénère.
La précocité du traitement est indispensable pour être efficace et pour une reprise d’état rapide. L’imidocarbe (Carbésia®) est utilisé pour détruire les piroplasmes. Le problème de ce médicament est la durée d’attente très long (213 jours en élevage conventionnel). Selon l’état clinique de l’animal des traitements adjuvants peuvent être mis en place pour aider la récupération de l’animal : transfusion, protecteur hépatique.
S’il y a peu de tiques infestées (risque faible), il convient de traiter les animaux introduits afin de ne pas amener de piroplasmose dans le secteur.
Si au contraire, il s’agit d’une zone infestée par la piroplasmose, les animaux acquièrent une immunité jeune et le risque de cas clinique est là encore faible.
Par contre, le risque est élevé si la circulation du parasite est peu importante et ne permet pas la mise en place de l’immunité chez suffisamment d’animaux. Dans ce cas-là, avant de mettre des animaux sur une pâture à risque, on peut les traiter préventivement à l’imidocarbe pour éviter les signes cliniques, avec toujours le problème du délai d’attente très important.

Anaplasmose : anémie et forte fièvre
L’anaplasmose ou « piroplasmose blanche » est également provoquée par une bactérie du sang : Anaplasma marginale et elle s’attaque également aux globules rouges mais l’hémoglobine n’est pas libérée dans le sang et donc les urines ne sont pas noires. Elle touche les bovins et les petits ruminants et la maladie se déclare 15 à 30 jours après la morsure. La maladie se soigne bien sur les jeunes animaux mais est plus grave sur les animaux adultes en production.
L’animal présente une forte fièvre, une constipation une anémie (muqueuses pales) et une forte baisse de production. Des avortements sont possibles. La séroconversion est tardive (3 à 4 semaines après l’épisode clinique) et la PCR permet de détecter l’ADN de la bactérie.
Le traitement passe par une injection d’oxytétracycline pendant 5 jours ou d’imidocarbe (Carbesia®). En pratique, très souvent les 2 sont administrés ce qui permet de couvrir la piroplasmose, l’anaplasmose et l’ehrlichiose. Encore une fois, la précocité du traitement permet une meilleure survie des animaux et une reprise d’état rapide.
L’infestation des jeunes permet d’assurer une immunité durable mais ils peuvent quand même faire des cas cliniques et en mourir en cas de traitement tardif.

Ehrlichiose :  avortement, grippe estivale et chute de production
L’ehrlichiose est provoquée par une bactérie Anaplasma phagocytophilum, transmise par Ixodes. La durée d’incubation est de 48-72 heures et la maladie évolue en 5 à 10 jours. Cette bactérie va également dans le sang, mais au lieu d’attaquer les globules rouges, elle s’attaque aux globules blancs.
L’ehrlichiose se traduit par une forte fièvre (plus de 40°C), une forte chute de production laitière (jusqu’à l’agalactie complète), une grippe avec parfois des paturons enflés (signe non constant mais caractéristique) et surtout des avortements. Une immunité peut se mettre en place lors de contacts réguliers et on observe alors les avortements sur les animaux introduits dans le troupeau.

La maladie de Lyme : arthrite douloureuse
La borréliose de Lyme est causée par une bactérie (Borrelia burgdorferi) transmise par Ixodes ricinus.
La maladie se traduit par une fatigue, une inappétence, une baisse de production laitière, de la fièvre puis des arthrites récidivantes, des boiteries et des difficultés à se lever. Aucun signe n’est vraiment caractéristique et il s’agit d’une maladie insidieuse.
Le traitement repose sur l’injection d’oxytétracycline sur plusieurs jours voire semaines ou l’injection de pénicilline pendant 20 jours. Des anti-inflammatoires sont généralement administrés également.
 
 
Fièvre Q : avortement !! Zoonose !!
La fièvre Q est une maladie provoquée par une bactérie Coxiella burnetii transmise essentiellement par voie aérienne car très volatile et résistante dans le milieu. Les tiques peuvent également transmettre la maladie (même si la principale voie de transmission est la voie aérienne lors d’épandage de fumier).
Il s’agit d’une zoonose qui provoque une simple grippe chez un individu en bonne santé, qui peut être grave pour les personnes immunodéprimées ou avec des pathologies cardiaques et qui provoque des avortements chez la femme enceinte.
L’investigation principale est la PCR sur écouvillon vaginal ou sur l’avorton.
Il existe un vaccin qui permet de limiter l’excrétion dans le milieu et de limiter les avortements.
















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