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Entérotoxémie : symptômes et prévention

Derniére mise à jour le : 15/06/2023

L’entérotoxémie se définit comme des intoxinations « à point de départ intestinal », conséquence de la prolifération anormale de bactéries dans l’intestin. Ce sont en général des Clostridium perfringens qui sont incriminés. Les toxines traversent la paroi intestinale et créent des lésions le plus souvent irréversibles au niveau de différents organes comme le foie, les reins et ou la rate, entrainant une mort rapide de l’animal.


Cause de l’entérotoxémie: un passage de toxines bactériennes depuis le tube digestif

Cette maladie aiguë à suraiguë est due à la résorption dans la circulation sanguine de toxines bactériennes produites dans l’intestin. Les bactéries du genre Clostridium sont des germes anaérobies strictes, présents naturellement dans le tube digestif en faible quantité. Il s’agit de bactéries ayant une grande capacité de survie dans le milieu grâce à ses capacités de sporulation.
Ces bactéries produisent différents types de toxines (α, β, ε, δ) et la combinaison de toxines produites permet de classer les Clostridium perfringens en 5 types. Un type de clostridies peut toucher plusieurs espèces de ruminants (bovin, ovin, caprin, buffle, …). Ces toxines provoquent des lésions intestinales  et sur les vaisseaux sanguins sévères.

L’entérotoxémie survient à la faveur d’une modification de l’environnement ou lors de transition alimentaire provoquant une multiplication anarchique des Clostridium. Les périodes critiques sont donc la mise au pâturage sur une herbe riche ou un apport brusque de protéines ou de céréales, notamment lors de vaches échappées qui trouvent la réserve de céréales : on a alors une forme « épidémique » de la maladie : plusieurs animaux touchés. Mais on observe en élevage des cas sporadiques, expliqués par d’autres facteurs non alimentaires comme un traitement antibiotique qui perturbe la flore ou le parasitisme qui peut désorganiser le péristaltisme (vague de contraction le long de l’intestin qui permet de faire avancer le contenu intestinal) et augmenter la perméabilité de la membrane intestinale. Le stress peut également causer des cas sporadiques d’entérotoxémie.

Toxinotypes

Toxines majeures

Affections digestives chez les ruminants

A

α

Entérotoxémie du bovin, du buffle et des ovins

B

α, β, ε

Entérotoxémie des ovins adultes,

Entérite aiguë et chronique ovine

Entérite hémorragique des veaux

C

α, β

Entérotoxémie des jeunes ovins, caprins bovins

Entérotoxémie des moutons adultes

D

α, ε

Entérotoxémie chez l’agneau (rein pulpeux), le veau, les bovins et cervidés adultes

Entérocolite des caprins

E

α, ι

Entérotoxémie chez l’agneau et le veau


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Les symptômes de l’entérotoxémie : mort subite et putréfaction

L’entérotoxémie semble toujours toucher les animaux les mieux conformés, probablement à cause d’un métabolisme plus actif.
Lors de forme suraiguë, on retrouve en général l’animal mort sans l’avoir vu malade. Parfois, on observe un animal en choc avec douleur abdominale et forte fièvre. Tout traitement est vain.
La forme aigue de l’entérotoxémie se retrouve chez les caprins et les jeunes bovins. Elle conduit également à la mort en 2 à 4 jours après un épisode de diarrhée très liquide avec des morceaux de muqueuse et du sang, accompagnée de douleur abdominale, de déshydratation et de choc. On peut observer des signes nerveux (agitation, opisthotonos (animal tendu, avec la tête rejetée en arrière) et convulsions).
La forme chronique est très rare, et se traduit par une diarrhée hémorragique sur plusieurs jours.
Comme cette maladie est provoquée par une prolifération anormale de germes anaérobie, le cadavre des animaux gonfle et se putréfie très rapidement. Il convient donc d’autopsier les animaux rapidement après leur mort. A l’ouverture de la cavité abdominale, des intestins, rouges-violacés très gonflés sont caractéristiques de l’entérotoxémie et les reins, et foie apparaissent « cuits ».


Une prévention de l’entérotoxémie

La prévention de l’entérotoxémie passe d’abord par un respect de la transition alimentaire. La digestion des aliments commence par une phase de fermentation dans la panse des ruminants. La flore microbienne responsable de ces fermentations se spécialise en fonction de la nature des aliments consommés (flore cellulolytique ou amylolytique). Un changement brusque d’alimentation se solde par des variations de pH dans la panse et un déséquilibre de la flore. Plus la ration hivernale sera différente de la composition de l’herbe jeune et plus la transition sera nécessaire et longue. Alors que la ration à base de fourrages conservés, est riche en matière sèche, énergie et cellulose, pauvre en azote soluble, à l’inverse, les caractéristiques de l’herbe jeune sont sa faible teneur en cellulose et amidon et sa grande richesse en eau, azote et sucres solubles.
Un excès d’azote soluble provoque une diarrhée profuse, signe d’un transit trop rapide, et est responsable de troubles de la reproduction (avortements précoces, infertilité). Une bonne partie de la valeur nutritive de l’herbe est alors perdue. La meilleure transition s’effectue par une mise à l’herbe progressive tout en laissant à disposition les aliments de la ration hivernale. Le problème se pose surtout pour les bovins allaitants et bovins d’engraissement. La mise à disposition de foin ou de paille est à envisager, et ce, même si les animaux en mangent peu. Une pierre à sel toujours à disposition des animaux est un des moyens de prévention, même si sa présence n’exclue pas une entérotoxémie.
La vaccination systématique contre l’entérotoxémie est recommandée, même si on observe en ce moment des difficultés d’approvisionnement. Ce vaccin est le moins cher du marché et permet de sauver des animaux. La couverture vaccinale ne sera pas totale compte-tenu du grand nombre de clostridies impliquées mais c’est une protection supplémentaire. La primovaccination (première vaccination dans la vie d’un animal) peut se faire dès la deuxième semaine de vie et nécessite deux injections espacées de 4 semaines environ. La quantité de vaccin injectée dépend de l’âge de l’animal. En aucun cas la vaccination permet de s’affranchir de toutes les recommandations citées ci-dessus lors des transitions alimentaires.



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Pour les petits ruminants, la transition alimentaire est aussi importante et la sortie au pâturage n’est pas le seul changement : une modification importante de la part de fourrage sec est déjà un changement important. L’intégration des primipares au sein du troupeau après la mise-bas est un moment critique pour les animaux.











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