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Isère-Apiculture

Frelon Asiatique : le GDS Apicole organise la résistance

Derniére mise à jour le : 28/02/2024

[ Frelon Asiatique : le GDS Apicole organise la résistance ]

Vous suspectez la présence d’individus ou d’un nid de frelons asiatiques ? Prenez une photo et signalez votre suspicion :
sur le site www.frelonsasiatiques.fr
afin de connaître les démarches.

Le Frelon Asiatique a essaimé dans de nombreux départements de l'ouest de la France. La progression de ce prédateur des abeilles inquiète les apiculteurs qui s'organisent. Gilles Déloustal est apiculteur, aide agent sanitaire apicole et membre du conseil d'administration de la section apicole du GDS de l'Isère. Il participe à la campagne de test pour vérifier la sélectivité de l'appât à la vieille cire vis-à-vis du Frelon Asiatique mise en place par le Muséum d'Histoire Naturelle. Nous l'avons interrogé pour en savoir plus sur ce nouveau fléau...


On parle de plus en plus du frelon asiatique. Pouvez-vous nous expliquer en quelques mots de quoi il s'agit ?

Son vrai nom usuel est le frelon à pattes jaunes. Il y a 22 espèces de frelons asiatiques dont d'ailleurs même le frelon européen en est un. Son nom scientifique est Vespa velutina variété nigrithorax du Buysson, 1905. Cette variété est présente en Asie du Sud-Est, du nord de l'Inde à l'est de la Chine.

Comment le frelon asiatique est-il arrivé en France ?

Quelques reines hivernantes sont arrivées en France avant 2004 dans le Lot-et-Garonne ou Bordeaux par le commerce international. Probablement dans un conteneur de poteries pour bonsaïs en provenance de Chine

Quelles sont les conséquences de sa présence ?


Son régime alimentaire étant très varié, l'impact sur l'environnement n'est pas encore bien défini, mais il y en a un c'est évident. Il nous faut encore le quantifier. 

Il y a également un impact sur les apiculteurs via l'affaiblissement voire la destruction de leurs ruches. Mais cette espèce n'est pas particulièrement agressive tant que l'on ne s'approche pas trop près de son nid. 
De plus ses nids sont majoritairement en haut des arbres, il y a donc peu de rencontre. 

Sa piqûre n'est pas plus dangereuse que celle d'une guêpe de chez nous, sauf pour les personnes allergiques.
Pour en savoir plus on peut consulter :
rapport du CCTV (Comité de Coordination de ToxicoVigilance)


Comment peut-on savoir si le frelon asiatique est présent dans notre département ?

Tout d'abord, il faut dire que le frelon asiatique n'est toujours pas présent en Isère malgré quelques suspicions non validées.

En contrepartie de notre partenariat concernant le test de sélectivité d'un appat, le MNHN s'est engagé à alerter le GDSA de l'arrivée du frelon asiatique si sa présence était révélée en Isère ou dans les départements limitrophes.

Dans cette éventualité, le GDSA a pris des dispositions pour en informer les syndicats dans les plus brefs délais. Le GDS dispose également des moyens nécessaires pour informer très rapidement par mail, fax, ou encore sms l'ensemble des apiculteurs du département de l'Isère, qu'ils soient amateurs ou professionnels, dès lors qu'ils sont adhérents et bien à jour de leur déclaration de rucher. L'information sera également relayée sur notre site internet http://api.gds38.asso.fr.

Le site internet du Muséum National d'Histoire Naturelle mis à jour en permanence peut également être consulté.

Si demain on trouve un nid de frelons asiatiques, comment le reconnaitre ?

De très nombreuses confusions (surtout dans les zones où il n'est pas encore présent). 

Le site de l'INPN  préente une collection de photos et une fiche descriptive du MNHN est disponible sur le site internet du GDS.

Ce frelon est plus petit que l'européen. Sa livrée a une dominante brun noir, la face et le 4ème segment abdominal sont orangés tandis que les extrémités des pattes ainsi qu'un fin liseré sur les premiers segments de l'abdomen sont jaunes.

Ses nids sont très majoritairement situés à la cime des grands arbres, mais il peut parfois s'installer dans les habitations ou dans des haies ou ronciers. Ils sont presque toujours à l'air libre (à la différence du frelon d'Europe qui va loger dans des arbres creux ou des cheminées), en fibre de bois mâchées, volumineux (60 à 80 cm de diamètre pour 80 à 100cm de haut), sphérique ou en forme goutte, avec un petit trou de sortie latéral. 

Ils contiennent entre 1000 et 2000 insectes à partir du mois de septembre (cela n'augmente pas).
Les frelons asiatiques paraissent peu installer leurs nids sur les pins et encore moins dans les forêts denses. 

En cas de découverte d'un nid de frelon asiatique, merci de le signaler immédiatement au MNHN via une photo jointe à la fiche de signalement disponible sur le site internet du GDS.

Faut-il mettre en place des pièces ?

Non, surtout pas : dans la situation actuelle ça serait la pire des bétises ! Les particuliers ne doivent pas fabriquer de pièges. Il n'y a, à ce jour, aucun piège sélectif pour le frelon asiatique (des études sont en cours à l'INRA). Les pièges actuels vont attraper de très nombreux autres insectes que le frelon asiatique, parfois même des espèces protégées ou extrêmement rares ou présentes uniquement cette partie de l'année, et ceci même avec les trous de sortie. Et puis dans quel état vont sortir les insectes ? Combien de fois vont-ils re-rentrer dans le piège ? L'impact sur des espèces non ciblées pourra être très important alors qu'il ne l'est pas du tout pour le frelon. Ceci pourrait même favoriser l'installation du frelon puisque l'environnement va en être perturbé.

Mettre en place un piège, ce n'est donc pas un geste simple, citoyen et écologique, mais un geste inconscient, démesuré et inconsidéré. Il est hélas plus facile de se faire entendre quand on est alarmiste et qu'on dit avoir une solution même quand celle-ci n'en est pas une. Et pour limiter l'impact sur les ruchers, il est possible de mettre en place un piégeage au niveau des ruchers, mais uniquement des ruchers et uniquement quand le rucher est attaqué par le frelon. L'appât reste encore à élaborer, mais le jus de cirier fermenté a l'air prometteur et va de nouveau être testé cette année (dans d'autres conditions). Ce piégeage n'a pour but que de faire diminuer la pression de prédation sur les ruches pour augmenter leur survie (consulter le GDSA pour plus de précisions).

Y-a-t-il des consignes ou des précautions à prendre pour le détruire (et peut-on le faire) ?

Vous suspectez la présence d’individus ou d’un nid de frelons asiatiques ? Prenez une photo et signalez votre suspicion :
Sur le site www.frelonsasiatiques.fr
afin de connaître les démarches.


Ces nids sont pris en charge à 50% par la communauté de commune (prise en charge variable en fonction de la comcom) et à 50% par le département.


La destruction des colonies reste la méthode la plus efficace pour diminuer les populations de frelons asiatiques. Celle-ci doit se faire le plus tôt possible et jusque fin Novembre. Le Muséum d'Histoire Natuelle a établi un certain nombre de préconisations qu'il convient de suivre pour sa sécurité et pour être efficace :

Le frelon asiatique est diurne : les nids devront être détruits entre à la tombée de la nuit ou au lever du jour. Ainsi la quasi-totalité de la colonie pourra être éliminée. La destruction des nids au cours de la journée fait augmenter considérablement les risques d'accident. Pire : tous les individus volant hors du nid ne seront pas tués et pourront rapidement reconstruire un nid à proximité; ils resteront en outre très énervés plusieurs jours durant.  

Dans tous les cas, avant d'intervenir et surtout de manipuler un nid, même traité, il faut toujours être équipé d'une combinaison de protection contre les frelons. En outre, il ne faut jamais utiliser une bombe insecticide du commerce sur un nid de frelons ! Cela ramollit l'enveloppe et les frelons vont pouvoir la déchirer et s'échapper en nombre, ce qui peut être extrèmement dangereux.

A ce jour, les meilleures techniques de destruction utilisent la perche télescopique pour l'injection d'insecticide. Il faudra ensuite descendre le nid et le brûler systématiquementpour que les insectes morts et l'insecticide ne soient pas consommés par les oiseaux et s'assurer ainsi également que la colonie ne redémarrera pas. Si le nid est accessible, il est possible de le détruire sans insecticide, en bouchant le trou d'entrée avec du coton, puis en le mettant dans un sac avant de le détacher et de tuer la colonie par congélation.

Il est préférable de se limiter à ces méthodes de lutte tant que de nouvelles techniques plus efficaces n'auront pas été mises au point. Cela ne veut pas dire "rester inactif" mais "faire au mieux dans l'état actuel des connaissances".


En savoir plus :

http://www.bassinarcachon.org/Tout-ce-que-l-on-ne-vous-a-pas-dit-sur-le-frelon-asiatique_a234.html Rapport_CCTV_Vespa_velutina_2009.pdf












































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