
Isère-Porcin-Maladie
Le syndrome dysgénésique et respiratoire porcin (SDRP)
Derniére mise à jour le : 05/12/2023
Le syndrome dysgénésique et respiratoire porcin (SDRP) également appelée maladie de « l’oreille bleue » est une maladie virale spécifique des porcins. Elle se caractérise par des troubles de la reproduction chez les truies gestantes, ainsi que par des problèmes respiratoires et des retards de croissance chez les porcs charcutiers.
Ce n’est pas une maladie réglementée mais une réflexion au niveau des GDS de la région est en cours pour la rechercher lors de la prophylaxie annuelle.
La gravité des symptômes peut varier considérablement en fonction de la virulence de la souche de virus du SDRP impliquée.
Les principales cellules ciblées par le virus du SDRP sont les macrophages alvéolaires : des cellules du système immunitaire présentes dans les poumons. Le virus peut échapper à la réponse immunitaire de l'organisme, ce qui contribue à l'établissement d'une infection persistante et prédispose les animaux à des co-infections virales et bactériennes.
Il est important de noter que le SDRP a un impact majeur pour toute la filière porcine en raison de ses effets sur la reproduction et la croissance des animaux, ainsi que des co-infections potentielles qui peuvent entraîner des pertes économiques significatives.
La recherche continue dans ce domaine pour mieux comprendre le virus, développer des méthodes de prévention et de contrôle, et minimiser son impact sur les troupeaux porcins.
Transmission de la maladie
Le virus du SDRP peut survivre quelques heures dans l’environnement, ce qui contribue à sa propagation.
Le SDRP peut se propager de différentes manières :
- Transmission directe horizontale : Lorsqu'un porc malade entre en contact avec un porc sain, le virus peut se transmettre directement d'un animal à l'autre.
- Transmission verticale : La transmission verticale se produit de la truie au porcelet, généralement au cours de la gestation, ce qui provoque des symptômes à la naissance ou peu de temps après.
- Transmission indirecte : Le virus peut également se propager par le biais de matériaux contaminés tels que les équipements, les outils, la semence ou les aérosols. Si un porc entre en contact avec des objets ou des surfaces contaminés par le virus, il peut s’infecter.
Ces différentes voies de transmission compliquent la prévention et le contrôle de cette maladie. Les mesures de biosécurité strictes dans les exploitations porcines, telles que la désinfection régulière des installations, la quarantaine des animaux nouvellement introduits, le contrôle des visiteurs et le suivi étroit des animaux pour détecter tout signe de maladie, sont essentielles pour réduire la propagation du virus dans les élevages porcins. De plus, le SDRP est sensible à la plupart des désinfectants usuels.
Les impacts du SDRP
En France, le SDRP est classé parmi les maladies impactant le plus l’élevage de porc du fait des pertes économiques induites mais aussi en raison des sur-infections bactériennes qui conduisent à une utilisation importante d’antibiotiques en élevage.
Dans sa forme aiguë, la maladie dure 4 à 10 semaines, les principaux symptômes rencontrés sont alors les suivants :
- Pour les truies : les troubles de la reproduction se caractérisent par des avortements tardifs, des mises-bas précoces ou une diminution du nombre de porcelets par portée. Ces troubles peuvent durer dans un élevage 3 à 4 mois. A plus long terme des retards de retour en œstrus sont constatés donc le taux de mise bas s’abaisse. Une hyperthermie et une perte d’appétit sont également constatées engendrant une baisse de la production laitière
- Pour les porcelets : Il y a une augmentation du nombre de porcelets mort-nés et momifiés, les porcelets vivants sont plus souvent chétifs et la mortalité des porcelets lors des premières semaines est également plus élevée.
- Pour les porcs charcutiers : la maladie se caractérise par des troubles respiratoires (syndrome grippal, toux, pneumonies…). La mortalité peut fortement augmenter (jusqu’à plus de 12%). Comme pour les truies, une hyperthermie et une perte d’appétit sont également constatées. Ainsi, les performances de croissance diminuent et les lots sont plus hétérogènes.
Une fois infectés, les porcs continuent à héberger le virus, mais s’immunisent. Un certain équilibre se créée (on parle alors de forme endémique), l’infection prend une forme subclinique et les problèmes n’apparaissent alors qu’épisodiquement, déclenchés notamment par un stress. Ainsi, par la suite, une grande variabilité des signes cliniques et de leur sévérité est observée rendant le diagnostic difficile.
Prévention dans les élevages indemnes
Bio-exclusion : C’est un volet de la biosécurité qui met en place de mesures strictes pour empêcher toute introduction du virus dans le troupeau. Cela implique l'utilisation de cochettes et de semences provenant d'élevages indemnes, ainsi que des mesures d'hygiène et de désinfection rigoureuses pour le personnel et le matériel entrant dans l'élevage.
Lutte dans les élevages infectés
Biosécurité : En plus de la bio-exclusion, la compartimentation est utilisée pour limiter la circulation du SDRP entre les différentes parties de l'élevage. Cela peut aider à contenir la propagation de la maladie à l'intérieur de l'exploitation.
Vaccination : Deux types de vaccins sont mentionnés :
- Vaccins à virus inactivé : Autorisés uniquement chez les truies, leur efficacité est limitée.
- Vaccins vivants atténués (MLV) : Autorisés chez les truies et les porcs en croissance. Bien qu'ils puissent réduire les signes cliniques et la multiplication du virus, ils ne confèrent pas une protection totale contre l'infection. De plus, ces vaccins peuvent présenter des problèmes de sécurité, tels que la circulation de souches vaccinales ou le retour à la virulence suite à des mutations ou recombinaisons génétiques.
En résumé, la prévention du SDRP repose sur des mesures rigoureuses de biosécurité externe pour empêcher l'introduction du virus dans les élevages indemnes.
Dans les élevages déjà infectés, la biosécurité interne et la vaccination sont utilisées pour contenir la maladie et minimiser ses effets.
Cependant, il est important de noter que malgré ces mesures, le contrôle complet du SDRP peut être difficile en raison de la variabilité du virus et de ses capacités d'échappement immunitaire. Par conséquent, la surveillance continue et l'adaptation des stratégies de contrôle sont essentielles pour gérer efficacement cette maladie dans les élevages porcins.
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