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Mortalités hivernales de colonies d'abeilles 2017-2018: retour d'enquête

Derniére mise à jour le : 29/10/2019

Analyse de retours de l’enquête conçue et réalisée AURA et la FRGDS Rhône-Alpes Région AURA

Par Théo Pouderoux, Flavie Perrier, Elodie Rumiano et Prémila Constantin (FRGDS)


Cette enquête a deux objectifs :

- quantifier les pertes subies par les apiculteurs de la région

- déterminer les causes probables de ces pertes au travers de l’analyse des méthodes de gestion du parasitisme par Varroa destructor en particulier, mais également des interprétations des apiculteurs eux-mêmes quant à l’origine du préjudice.


Définition préalable 
:
Non-valeur : Colonie toujours vivante mais dont la production ne compensera pas le coût de la gestion ou dont la gestion ne permettra pas le retour à un développement optimal. Cette notion comprend les colonies faibles, bourdonneuses et orphelines.

 Caractéristiques des apiculteurs répondants

L’ADA AURA a sélectionné des apiculteurs professionnels (plus de 200 ruches possédées), par tirage au sort et la FRGDS RA a relayé l’enquête « mortalité hivernale » au niveau des sections départementales, qui se sont chargées de sa diffusion auprès de leurs adhérents, sans critère particulier de sélection des répondants.

A partir des réponses recueillies, différentes catégories d’apiculteurs ont été créées selon le nombre de ruches possédées à la mise en hivernage :

Graphique 1 : Répartition des répondants et des colonies en fonction de la taille du cheptel

En fin de saison 2017, environ 40% de ces apiculteurs détiennent entre 1 à 9 ruches, soit 1% du nombre de colonies comptabilisées dans l’enquête.

Environ 34% des apiculteurs ont un cheptel important (>200 colonies) et détiennent 94% des colonies concernées.



Graphique 2 et 3 : Répartition des ruchers des apiculteurs répondants* au sein de chaque département

*Ruchers pour lesquels le code postal a été précisé dans le retour d’enquête


La quantification des pertes




Graphique 4 : Taux de perte hivernale global pour l’hiver 2017-2018 




Tableau I : Données relatives aux pertes hivernales globales sur la région AURA





Graphique 5 et 6 : Taux de perte globale observé en fonction de la taille du cheptel


Ces chiffres sont similaires à ceux de l’hiver 2015-2016 pour les plus de 200 ruches. Ils sont supérieurs pour les autres catégories (30% de perte pour les exploitations de 100 à 200 ruches en 2015-2016 et de l’ordre de 23% pour les moins de 100 colonies).



Causes avancées

Point de vue de l'apiculteur

35% des apiculteurs estiment que les pertes sont plus élevées qu’habituellement et 38% les estiment dans la moyenne des années précédentes. Quand les apiculteurs ont une idée de la cause des mortalités, les causes majoritairement incriminées sont des problèmes liés à la reine (30% des cas) et des colonies faibles à l’entrée en hivernage (20% des cas).


Analyse des pratiques mises en place vis-à-vis de Varroa destructor

Le nombre de traitements appliqués au cours de la saison 2017-2018 ne semble pas influer sur le taux de perte. Seulement 44% des apiculteurs ont recours à un traitement disposant d’une AMM. Cela vient essentiellement du fait que la totalité des traitements à base d’acide oxalique est effectuée avec de l’acide oxalique officinal et non de l’Apibioxal® (38 traitements hors AMM sur 59).  La majorité des premiers traitements effectués correspond au traitement de fin de saison apicole, réalisé entre juillet et septembre. Plus de la moitié des apiculteurs l’appliquent au mois d’août. La majorité des deuxièmes traitements effectués, pour les apiculteurs que cela concerne, correspond au traitement complémentaire hivernal, réalisé entre décembre et janvier.

Afin de pouvoir comparer les taux de mortalité en fonction de la spécialité utilisée, les apiculteurs n’utilisant qu’une seule spécialité, au moins une fois dans l’année, ont été sélectionnés pour chacune d’elle (voir tableau IV).


Tableau IV : Taux de perte moyen en fonction de la spécialité utilisée

Molécule Taux de perte moyen
AVEC AMM
Taux de perte moyen
HORS AMM
Acide oxalique - 49%
Thymol 57% -
Amitraze 22% -
Tau-fluvalinate 50% -
Autre - 58%




L’utilisation de l’amitraze seule, avec une spécialité disposant d’une AMM, présente le plus faible taux de mortalité en considérant chaque spécialité individuellement. Il faut néanmoins souligner que les effectifs dans les autres catégories sont assez faibles (concernent moins de 5 apiculteurs à chaque fois contre plus de 20 pour l’amitraze seule avec AMM). Il serait donc intéressant de confirmer ces résultats avec un échantillon plus grand.

L’utilisation de méthodes biotechniques (encagement, retrait de couvain, …) en complément d’une lutte médicamenteuse semble influer positivement sur le taux de perte : passage de 27% à 20%.

 

De même, la pratique d’un traitement hivernal influe positivement sur le taux de perte : passage de 25% à 20%. Dans 92 % des cas, le traitement hivernal complémentaire est un traitement à base d’acide oxalique. Dans la majorité des cas, il est utilisé en décembre.

 

Pour en savoir plus, consultez le rapport complet ici : Rapport de l'enquête sur les mortalités hivernales 2017-2018 en AURA






























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