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Maitriser le confort des jeunes ruminants : clé de réussite de l’élevage

Derniére mise à jour le : 20/03/2019

Le logement influence le développement de l’animal. Afin de prévenir les risques sanitaires des jeunes animaux d’élevage, il est primordial de maitriser leurs conditions de logement.


Pour bien mesurer l’impact de l’ambiance, l’éleveur doit se replacer au niveau de ces bêtes et de leur milieu de vie. Les animaux, selon leur espèce, leur âge, n’ont pas les même besoins physiologiques, donc les mêmes besoins en logement.

Si ces besoins ne sont pas pris en compte, l’animal, après avoir résisté, aura des problèmes sanitaires (digestifs, pulmonaires, mammites…).


La gestion du confort du veau


Un veau met un mois pour construire son immunité. Sa santé et sa croissance sont au début liées à la prise du colostrum (cf p.24-25). Si ce geste est bien réalisé par bon nombre d’éleveurs, il n’est pourtant pas le seul à déterminer la croissance du veau et sa bonne santé.
Les conditions du milieu peuvent mettre en péril ce bon travail. Les prises alimentaires sont bien valorisées si le veau bénéficie d’un milieu adapté à son stade physiologique : d’une bonne ambiance. Les critères essentiels vont être la température (5°C à 25 °C) la vitesse de l’air (< 0,25 m/s) le type de logement (individuel au début), l’hygiène (des litières, des seaux, des tétines)

Le logement du veau doit être conforme à ses besoins physiologiques. En élevage laitier, le logement individuel (cases, niches), est certainement à privilégier, car il limite la contagion lorsque l’un des veaux tombe malade. En élevage allaitant, il vaut veiller à ce que les veaux aient un coin « à eux ». Les veaux ont pour température de confort 8 à 22 °C, ils sont également très sensibles aux courants d’air qui doivent être évités, pour empêcher les agents infectieux de coloniser le milieu et diminuer ainsi les risques sanitaires.

Plus l’environnement est contaminé, et plus le risque de maladie augmente. Le nettoyage et la désinfection contribuent à garder une quantité de microorganismes acceptable.

Le logement du veau

Case individuelle

Jusqu’à 8 semaines

Largeur = taille du veau au garrot

90 à 100 cm

Longueur = longueur du veau  x 1,1

150 à 170 cm

Parois des cases

ajourées

directive 97/2 du 20/01/97

 

Catégorie

Surface aire de vie

Volume par animal

Veau <150 kg

1.5 m²

10 m3

Petite génisse 5 à 8 mois de 150 à 220 kg

2 m²

12 m3

Génisse 8 à 12 mois de 220 à 300 kg

3 m²

12 à 15 m3

Génisse 12 à 18 mois de 300 à 420 kg

3.5 à 4 m²

15 à 20 m3

Génisse 18 à 24 mois de 420 à 500 kg

4 à 5 m²

15 à 20 m3

Génisse >24 mois >500kg

5 à 7 m²

20 à 25 m3

Recommandations de surface et volume pour les aires de vie (source : institut de l’élevage)

La nurserie : un outil rentable !

Tout commence à la naissance avec le logement du veau et les conditions de milieu dans lesquelles il se retrouve. Le veau ne possède pas de défense immunitaire à sa naissance. Sa santé dépend en partie de la qualité du milieu. Ses premières armes viennent des anticorps contenus dans le colostrum. Pour qu’il en tire le meilleur, son environnement doit le protéger et ne pas le placer en situation d’inconfort. Le logement individuel est le mieux adapté pour le premier mois de vie. Il permet de mieux répondre aux besoins physiologiques du veau. Un veau ne produit pas de la chaleur comme un ruminant. Il aura du mal à tempérer son milieu. La température de confort du veau se situe entre 8°C et 22°C.

Bien loger l’animal, pour préserver sa santé est l’une des clés de réussite, pour optimiser le cout de production et améliorer la rentabilité de l’atelier veau. Cette recherche de résultats passe forcément par la maitrise de l’environnement, dans lequel l’animal est placé. Cette vision du logement des veaux, comme levier de prévention sanitaire et comme outil de travail ergonomique est encore trop rare. Concevoir un logement veau est uns stratégie payante, qui ne s’improvise pas. Il n’existe pas de logement type et standard. Chaque éleveur doit pouvoir se retrouver dans son choix. Cet investissement doit répondre à plusieurs paramètres : la surface d’aire de vie par animal (voir tableau, le volume d’air par animal, l’orientation du logement (si possible sud-est), le renouvellement d’air, le nombre de places selon la taille du troupeau et le rythme de vêlage, le mode d’alimentation, sans oublier les particularités climatiques du lieu d’implantation.

Elevages caprins

En élevage de caprins, la prévention des maladies respiratoires des chevrettes passe une gestion maitrisée du confort de leur logement.

Les pathologies respiratoires concernent toutes les classes d’âge. Elles sont plus fréquentes dans les 1ères semaines de vie du chevreau où elles évoluent sous forme contagieuse et concernent un grand nombre d’animaux.

La plupart des germes respiratoires circulent naturellement dans les élevages caprins. Leur transmission s’opère à partir d’animal porteur (sain ou malade) principalement par contact étroit de mufle à mufle. Les caprins adultes constituent un réservoir de germes respiratoires. Ils ont une immunité protectrice efficace contre la plupart d’entre eux.

Les jeunes, quant à eux sont plus sensibles. C’est pourquoi, il est recommandé de les écarter rapidement de l’environnement de la chèvrerie afin d’éviter une contamination précoce, pour les élever dans une nurserie indépendante avec une ambiance adaptée à leurs besoins (cf tableau recommandations pour le logement des caprins ci-dessous)

 

Température optimale

Densité maximale

Volume d’air minimum

1er jour

25°C

3 chevrettes/m²

3 à 4 m3 / chevrette

Jusqu’à 30 j

15 à 18 °C

30j à 60j

2 chevrettes/m²

2 à 7 mois

10 à 16 °C

2 chevrettes/m²

5 à 6 m3 / chevrette

7 mois à 12 mois

1.5m² / chevrette

Chèvre

2 m² / chevrette

5 à 6 m3 / chèvre

Recommandations pour le logement des caprins

Il faut tout particulièrement faire attention aux jeunes qui sont plus fragiles et qui n’ont pas les mêmes besoins thermiques que les adultes. La surveillance de la température est un élément important de prévention. Une ventilation bien maitrisée en prenant soin d’éviter les courants d’air est donc primordiale.

Le respect des normes d’élevage des caprins en bâtiment est la base de la santé du troupeau. En cas d’écart, l’inconfort génère un stress qui favorise la survenue des problèmes sanitaires et tout particulièrement de maladies respiratoires.

Une bergerie adaptée aux agneaux

Une bergerie saine protège les agneaux et s’oppose à la multiplication et à la transmission des microbes. Elle doit être sèche, ni trop froide ni trop chaude, nettoyée et désinfectée tous les ans, paillée régulièrement et abondamment (la litière doit rester sèche en surface), et non surpeuplée (compter environ 3 m² pour un couple mère-agneau).

Des mesures préventives pour éviter la propagation des parasites du bâtiment

Coccidiose et cryptosporidiose sont des maladies parasitaires responsables de diarrhées chez les jeunes animaux (cf article p16-17).

Il est possible de prévenir une infestation en réduisant la densité animale ainsi qu’en appliquant des règles d’hygiène rigoureuses. En effet, le parasite peut persister plus de six mois dans l’environnement. Il est conseillé de faire un lavage à haute pression à l’eau chaude (80/90 °C), du sol et des murs. La plupart des désinfectants classiques aux concentrations usuelles sont inefficaces. Nettoyer les abreuvoirs, auges et râteliers souillées par les déjections et réaliser un bon paillage des litières permet de réduire la contamination. L’élimination des pathogènes sera longue et nécessitera des nettoyages répétés dans le temps.

Sachant qu’il est impossible d’obtenir un environnement totalement sain, le 2èmeobjectif est de retarder le plus possible l’exposition des animaux. Pour la cryptosporidiose, cet objectif peut être atteint en élevant les veaux en box individuel et/ou en lot très propres pour les agneaux et chevreaux, au moins durant les 3 premières semaines de vie. Il convient aussi de ne pas mélanger les animaux d’âge différents.


Lorène Dupont (GDS des Savoie)








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