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Le risque sanitaire de la transhumance

Derniére mise à jour le : 12/04/2023


Le
mélange de troupeaux en alpage est un facteur de risque de transmission de maladies

Le risque sanitaire des alpages collectifs

Lors des mélanges de troupeaux, les risques de transmission des maladies sont accrus. La mise en alpage est une période propice à la propagation de maladies entre bovins. Dans les Savoie, par exemple, il y a près de 500 alpages collectifs – certains accueillant plus de 300 bovins d’élevages différents. Le risque de transmission est donc important et la prévention, indispensable.

L’exemple de la besnoitiose

Lorsque la besnoitiose circule dans un élevage, les bovins peuvent être porteurs mais ne présenter aucun symptôme. Quand ils montent en alpage et se mélangent à d’autres bovins, ils peuvent alors les contaminer, par le biais d’insectes piqueurs. A la descente d’alpage, les bovins issus de cheptels « sains », mais contaminés en montagne, descendent avec eux la maladie, et peuvent alors propager la besnoitiose à l’ensemble de leur troupeau, voire aux cheptels alentours, toujours par l’intermédiaire d’insectes.

Mais que faire ?

La prévention est la meilleure arme contre la propagation de cette maladie vectorielle, d’autant plus qu’elle est incurable et qu’il n’existe pas de vaccination contre la besnoitiose.

Même si les symptômes sont parfois absents (lors de contamination récente, notamment), la maladie peut être déjà présente dans l’élevage et seuls des dépistages sérologiques peuvent la révéler.

Afin d’éviter une contamination en alpage, il est important de s’assurer qu’aucun bovin séropositif ne monte : des dépistages doivent être réalisés avant la transhumance.

L’action « Kit Alpage » proposée par les GDS des Savoie et de l’Isère, permet de contrôler l’ensemble des bovins qui transhument dans les élevages d’un même alpage collectif, afin de limiter le risque.

Rappel des symptômes et dépistage sérologique

La période d’incubation de la besnoitiose est d’environ 1 semaine. Ensuite, les symptômes peuvent apparaitre et la maladie se manifeste alors en 3 phases :

-       phase fébrile de 3 à 10 jours (fièvre, larmoiements, écoulement clair)

-       phase des œdèmes de 1 à 2 semaines (œdèmes des membres)

-       phase de dépilation et sclérodermie à partir du 2èmemois (épaississement cutané, mamelles cartonnées, dépilation)

La sérologie ne devient positive que 5 à 6 semaines après la contamination, soit en règle générale à partir de la 3èmephase de sclérodermie.

Les données sérologiques montrent que dans un cheptel, de nombreux bovins sont porteurs du parasite sans jamais avoir manifesté la maladie : il existe bien une forme asymptomatique de la besnoitiose, ce qui peut rendre encore plus difficile le diagnostic clinique.

Il est donc important de maitriser les facteurs de risque de contamination et suivre l’évolution de statut de son troupeau régulièrement. Un kit d’analyse sur lait de tank est d’ailleurs en cours de test et permettra de faciliter le suivi des troupeaux laitiers, et d’agir avant même que les symptômes n’apparaissent.

Une action nationale de GDS France 

GDS France, conscient des enjeux liés à cette maladie pour l’élevage français, travaille sur une stratégie professionnelle nationale en matière de maitrise de la besnoitiose. Elle vise 2 objectifs principaux :

-       identifier et assainir les foyers confirmés de besnoitiose,

-       protéger les cheptels indemnes en prévenant la diffusion de la maladie

Dans ce contexte, GDS France a pris la décision en 2017, d’apporter une aide financière, via le FMGDS (fonds de mutualisation national), pour favoriser l’élimination des animaux infectés et limiter la diffusion de la maladie par un dépistage des animaux en sortie de foyer et à destination de l’élevage.

« Cette décision du réseau des GDS s’inscrit pleinement dans leurs missions d’organisation et d’accompagnement des éleveurs français face à tous les dangers sanitaires », Michel Combes, président de GDS France.


Lorène DUPONT


L’alpage : un enjeu économique

Les alpages sont des milieux très riches en termes de biodiversité et en tant que patrimoine culturel. Ils remplissent simultanément des fonctions économiques, sociales et écologiques. Ils permettent aux éleveurs de trouver des ressources fourragères peu onéreuses en saison estivale, période souvent critique pour le pâturage en vallée. Ils sont la clé de voûte de très nombreux systèmes d’élevage : Dans les Savoie par exemple, environ 1/3 des bovins montent en alpage. Il permet également une valorisation du lait et des fromages à haute valeur ajoutée, indispensable à la pérennité de ces exploitations agricoles. L’alpage est considéré par les éleveurs alpins comme le prolongement et la continuité de leur exploitation.




La besnoitiose bovine est une maladie parasitaire vectorielle incurable qui progresse sur le territoire français de façon impressionnante : limitée à quelques départements du sud-ouest au début des années 90, elle est présente maintenant sur les 2/3 sud de la France (cf carte).

 



















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