Image de Banniere

Bovin informations bien-être animal

Le bilan fourrager

Derniére mise à jour le : 20/05/2019

D'après un article de Michel Capitain, Institut de l'Elevage (Lyon)
Jean-Philippe Goron, Contrôle Laitier Isérois
Barbara Bonetti, Chambre d'Agriculture de l'Isère

Déjà utile en année normale pour gérer ses stocks, le bilan fourrager est encore plus nécessaire en cas de sécheresse. Il consiste à prévoir les besoins en fourrages du troupeau sur une période choisie (hiver, année entière...) et à les comparer aux stocks disponibles. Il vous permettra donc de déterminer quelle quantité de fourrage, de paille ou de co-produits vous devrez peut-être acheter.
 
D'ordinaire, on le réalise en fin de printemps après la récolte des ensilages, des enrubannages et des foins et en fin d'été avant la récolte des ensilages de maïs. Mais cette année, après une première estimation début juillet, il sera sans doute judicieux d'opérer des réajustements en cours d'été.

1. Evaluer les besoins des animaux

2. Estimer les stocks

3. Confronter les besoins et les stocks


Evaluer les besoins des animaux

Les besoins des animaux sont évalués à partir du nombre d'animaux par catégorie, des rations journalières et de la durée des périodes à prendre en compte.

 Les besoins moyens des animaux en fourrages pour un troupeau laitier sont :

Pour les vaches traites, les 15 kg MS peuvent par exemple se répartir en 9 kg MS d'ensilage maïs et 6 kg MS d'ensilage d'herbe. A cela il faut ajouter les concentrés azotés et/ou énergétiques.
Pour les effectifs,il faut se baser sur le nombre moyen d'animaux par catégorie.
La détermination de la durée d'hiver, c'est à dire de la période durant laquelle les animaux ne reçoivent que des fourrages conservés, est assez aisée. Pour les vaches laitières, elle varie entre 160 jours en zone de plaine et 200 jours en montagne, auxquels il faut ajouter 30 jours à demi-ration (soit 15 jours de ration pleine) pour la transition de mise à l'herbe.
Cette année, la difficulté est l'évaluation du nombre de jours d'été durant lesquels il faudra complémenter les animaux au pâturage et de la part de cette complémentation.

Face à l'hypothétique retour des pluies, nous vous proposons de travailler à partir de deux hypothèses : une "favorable" et une défavorable.

Pour les exploitations qui aujourd'hui n'ont plus d'herbe à pâturer, cas fréquent dans les trois départements du Massif Central ainsi que l'Ouest de l'Isère et les plaines du Nord Drôme, la situation la plus défavorable est celle qui, avec une sécheresse prolongée, oblige à distribuer des fourrages conservés pendant tout l'été soit 90 à 100 jours.

Pour ces mêmes exploitations, l'hypothèse la plus "favorable" est un retour de pluies abondantes dans la première semaine de juillet et donc des maïs ensilage pas trop pénalisés et des repousses d'herbe pâturables au plus tôt début août. Même si les prairies reverdissent rapidement, mieux vaut continuer à complémenter les animaux jusqu'à ce que l'herbe ait atteint 10 - 12 cm de haut. Rentrer les animaux après quelques jours sur des parcelles à peine "reverdies", compromettrait les 2 à 3 mois de pâturage qui suivent par risque de surpaturage. Dans cette situation « favorable », il faut prévoir au minimum 30 jours de pleine ration sur fourrages conservés.

La durée de la période de complémentation estivale devrait donc varier de 30 jours minimum à 100 jours maximum.

 
Estimer les stocks

Dans le cas où des achats de fourrages sont inévitables, on a intérêt à évaluer les stocks le plus précisément possible. Mais une évaluation précise est délicate surtout pour les ensilages. Mieux vaut la réaliser avec l'appui d'un technicien.

La méthode la plus rapide et la plus approximative est la comparaison "à l'oeil" du volume occupé par les récoltes dans les silos ou les granges par rapport à celui d'une année "normale". Cela donne une idée de l'ampleur du déficit fourrager, mais reste très imprécis. Nous vous proposons une méthode assez précise sans être trop "lourde".

Estimer les stocks d'ensilage

Rappelons que l'objectif est d'estimer les stocks en matière sèche car c'est le seul moyen fiable pour les comparer à la consommation des animaux.

Cuber les silos d'ensilage


Il s'agit de ramener le tas d'ensilage à une forme géométrique simple. Cela est simple pour les silos-couloirs. Pour les silos-taupinières, les estimations sont moins précises et il faut augmenter le nombre de mesures.

 

 

Attention : lorsque le cubage du silo est réalisé moins de trois semaines après la fermeture de silo, il faut soustraire du volume calculé 5 % à dix jours et 3 % à 20 jours pour un ensilage à plus de 26 % de M.S., et environ le double pour un ensilage à moins de 22 % de M.S.

Calculer la densité

Les densités varient selon le taux de matière sèche, la hauteur du tas, le type d'ensilage, le tassement du tracteur. Des tables ont été établies en fonction de la teneur en matière sèche et de la hauteur silo.

Pour les ensilages d'herbe, on retient les mêmes valeurs diminuées de 10 %. Pour les ensilages mi-fanés en brins longs, on soustrait 20 % des valeurs du maïs.

Calculer le stock utile

Le volume calculé, éventuellement corrigé pour le tassement, multiplié par la densité et donne le tonnage d'ensilage utilisable si le silo est bien conservé. En cas de pourriture de surface observée à l'ouverture, il faut déduire cette couche de la hauteur du silo. Il faut aussi déduire les pertes en cours d'utilisation de l'ordre de 5 % en hiver en bonnes conditions et 10 à 15 % lorsque le tas continue de chauffer ou en été..

Cubage des stocks de foin et paille

 Déterminer le poids moyen des bottes en en pesant une demi-douzaine, prises au hasard, et provenant de parcelles différentes ; pour le foin, ne pas se fonder sur des pesées effectuées dans les jours ayant suivi la récolte, car il continue longtemps de perdre de l'eau, donc du poids (10-15 %).
 
Calculer la quantité de stock, en brut tout d'abord, en matière sèche ensuite, (réduction de 15 % sur le résultat précédent).

A titre indicatif, l'ordre de grandeur du poids (brut) de différents types de bottes est le suivant :
 
Confronter les besoins et les stocks

La confrontation des besoins et des stocks permet de déterminer la nature et la quantité des fourrages à trouver en dehors de l'exploitation.

La grosse incertitude provient de la consommation pendant l'été et des rendements à venir du maïs ensilage. Procéder avec une hypothèse favorable et une hypothèse défavorable peut aider à cerner les marges de manoeuvre.







































FRGDS Auvergne Rhône-Alpes

Adresse postale : 23 rue Jean Baldassini - 69364 Lyon Cedex 07

Tel: - Mail : frgds.aura@reseaugds.com