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Faut-il avoir peur de la fièvre Q?

Derniére mise à jour le : 28/09/2022

La fièvre Q est une maladie causée par une bactérie (Coxiellia burnetii) très résistante en milieu extérieur. Elle fait partie des maladies répandues en élevages et présentant un risque pour l’homme : c’est une zoonose.
De nombreuses espèces peuvent être porteuses de cette maladie. En élevage, les ruminants sont les plus touchés, et la gestion de la maladie se raisonne sur l’ensemble des espèces pour les élevages mixtes.


Les signes de la maladie
Il y a peu de signes cliniques. Les avortements, signes majeurs, sont surtout fréquents chez les petits ruminants, mais plus rares chez les bovins. On note également des problèmes de métrites, de non-délivrance, d’infertilité, ou de naissance d’animaux chétifs. L’impact clinique de la maladie dépend de l’état sanitaire global du troupeau et de son niveau d’immunité.
Au niveau de la santé humaine, l’infection ne s’exprime que dans la moitié des cas, le plus souvent sous la forme d’une fièvre et de douleurs musculaires. Les personnes atteintes de certaines pathologies cardiaques ou vasculaires, et les femmes enceintes peuvent développer des complications de la maladie pouvant porter préjudice à la grossesse.


Excrétion et contamination par voie aérienne
La voie principale de contamination est la voie respiratoire, par inhalation d’aérosols contaminés. Les poussières de foin, paille, effluents… peuvent parcourir des distances de plusieurs kilomètres dans la nature.  La voie digestive, par ingestion d’aliments souillés ou de matières infectées est également possible.
L’excrétion, quant à elle, peut se faire par différentes voies : elle est maximale lors des mises-bas, par le biais de tous les produits de la parturition (placenta, avorton, écoulements…). Les voies mammaires, fécales, urinaires et sexuelles sont également possibles.
L’excrétion peut se faire par des animaux avec des signes évocateurs, mais également par des animaux sains.


La sérologie pour aiguiller, la PCR pour confirmer

Deux méthodes sont utilisées pour diagnostiquer la fièvre Q : la sérologie, qui va chercher les anticorps, et la PCR qui met en évidence la bactérie par la recherche de son ADN.
Si un animal est séropositif, c’est qu’il a été exposé à la fièvre Q et qu’il a développé une immunité, mais il est impossible par ce résultat de savoir à quel moment, ni de savoir s’il est excréteur.
Ainsi, la sérologie seule ne permet pas de prouver que la fièvre Q est impliquée dans les problèmes que rencontre un troupeau. Seule la PCR, réalisée sur les produits de la parturition, permet de dire avec certitude que la bactérie est excrétée et qu’elle peut être à l’origine des problèmes.
Il faut ainsi retenir que lors d’investigations, la PCR doit être envisagée sur des animaux qui ont avorté depuis maximum 5 jours et l’aide au diagnostic par sérologie doit privilégier les animaux présentant des problèmes de reproduction. Le diagnostic doit enfin se faire de manière globale, avec une réelle vision d’ensemble sur tous les éléments influençant la reproduction d’un cheptel.


Comment maîtriser la contamination dans un troupeau ?

La prophylaxie sanitaire passe par différentes mesures : les mises-bas en box isolé ; l’hygiène et la désinfection des locaux et du personnel ; la destruction des placentas et des avortons ; le contrôle des divagations animales et humaines dans le bâtiment ; le traitement des effluents… Ces mesures visent à limiter la contamination, qu’elle soit animale ou humaine.
La prophylaxie médicale passe par la vaccination, qui permettra de protéger les animaux non infectés. Lorsqu’elle est envisagée, il est essentiel de privilégier le pré-troupeau (chevrettes, agnelles ou génisses) afin d’assurer un renouvellement sain.


Une bactérie largement répandue

C’est une infection très répandue : 35% des cheptels français sont séropositifs. En région AURA, 50% des élevages de petits ruminants testés se sont révélés séropositifs en 2019.
En revanche, depuis le lancement du protocole OSCAR sur les Savoie en décembre 2017, visant à mettre en évidence les causes infectieuses d’avortement chez les ruminants, seuls 5% des investigations menées suite à des séries d’avortements ont mis en évidence la responsabilité de la fièvre Q.
Les conséquences sur les élevages savoyards sont plus ou moins importantes suivant les cheptels. Vétérinaires et GDS orientent les éleveurs dans le diagnostic et la gestion des mesures de biosécurité. Un plan de maîtrise basé sur les recommandations nationales est proposé aux adhérents du GDS lorsque la maladie est clairement diagnostiquée, avec l’apport d’une aide technique et financière. Le diagnostic de cette maladie reste complexe, et sa gestion doit se faire de manière individuelle et en prenant en compte les éléments propres à chaque élevage.


De manière générale, avortements, problèmes de reproduction et infertilité ont des origines diverses dont la fièvre Q peut constituer un facteur : il reste important d’élargir les investigations aux autres facteurs que sont l’alimentation, le logement, et la conduite du troupeau.


Pour en savoir plus sur le règlement du plan fièvre Q


Pour tout renseignement complémentaire, contactez :
Cyril AYMONIER - 06 03 58 28 97 – cyril.aymonier@gdsdessavoie.fr – élevages bovins
Alban SCAPPATICCI  - 06 65 91 68 22 – ovin-caprin@gdsdessavoie.fr - élevages ovins et caprins
Éric MAUCCI - 07 61 40 83 20 – eric.maucci@lidal74.fr - toutes espèces

















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