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FAQ besnoitiose : toutes les réponses à vos questions !

Derniére mise à jour le : 22/09/2023

Cet automne, le GDS des Savoie a eu le plaisir de recevoir deux experts de la besnoitiose et des insectes vecteurs : les vétérinaires, chercheurs en parasitologie, Philippe Jacquiet (Ecole vétérinaire de Toulouse) et Marc Desquenes (CIRAD, Montpellier).


Philippe Jacquiet

Marc Desquesnes
   

Rencontre très riche en échanges auprès des éleveurs et professionnels de l’élevage ainsi que des vétérinaires de terrain, et que nous vous proposons de retranscrire dans cette foire aux questions.

  1. La besnoi-quoi ? A quoi ressemble cette maladie ?
  2. Quels sont les traitements et vaccins disponibles pour lutter contre la maladie ?
  3. Et comment la vache contamine-t-elle les autres animaux de mon cheptel ?
  4. Je n’ai jamais eu de vache à la peau cartonnée, je suis indemne de besnoitiose, et j’utilise des antiparasitaires contre les vecteurs, pourquoi tester mes vaches avant de monter à l’alpage alors ?
  5. Un collègue des Pyrénées me dit que dans certaines zones de la France, ils vivent très bien avec, c’est vrai ?
  6. Je veux connaître ma situation par rapport à cette maladie, comment faire ?
  7. Et si je découvre des animaux contaminés dans mon cheptel ?
  8. Je veux protéger mon troupeau pour la montée en alpage, par où commencer ?
  9. De toute façon, avec la faune sauvage, on n’est jamais tranquille… et si c’était la source de contamination ?
  10. Que fait le GDS des Savoie pour diminuer l’impact de cette maladie dans nos départements ?
  11. Est-ce que cette maladie est réglementée ?

 


Retrouvez pour chaque question la réponse rédigée, et le lien vers la réponse en vidéo de nos experts !


1. La besnoi...quoi ? A quoi ressemble cette maladie ?


La besnoitiose est due à un parasite microscopique qui se trouve d’abord dans les vaisseaux sanguins puis dans la peau. Majoritairement asymptomatique, lorsqu’elle s’exprime, les signes cliniques qui peuvent s’observer sont les suivants.
Après une semaine d’incubation, des signes généraux apparaissent : d’abord de la fièvre, des larmoiements… le bovin mange peu, se déplace peu.
Ensuite une deuxième phase sans fièvre apparaît avec des œdèmes au niveau des membres.
Enfin, les semaines suivantes la maladie devient chronique et la peau se cartonne, se dépile, peut même craquer et devient très sensible. Sans traitement, le bovin dépérit progressivement et est souvent euthanasié. Les mâles sont particulièrement sensibles et peuvent devenir stériles.



2. Quels sont les traitements et vaccins disponibles pour lutter contre la maladie ?


Malheureusement, il n’existe pas de traitement efficace permettant d’éliminer le parasite : lorsque les animaux malades sont repérés tôt, ce qui est difficile étant donné les symptômes généraux au début de l’évolution, un traitement antibiotique à forte dose permet d’améliorer le confort de l’animal.
Toutefois, celui-ci reste porteur et contagieux à vie, et constitue un risque de transmission pour tout le reste du cheptel. Aucun vaccin n’est pour l’instant disponible, et il y a peu de chance que cela change durant les prochaines années…


3. Et comment la vache contamine-t-elle les autres animaux de mon cheptel ?


La besnoitiose est une maladie vectorielle, elle ne se transmet donc pas par contact direct, de la mère au veau, par le lait ou la saillie. Il faut des vecteurs mécaniques bien précis : les taons, les mouches d’étable appelées stomoxes ou … les aiguilles à usage multiple qui agissent de la même façon.

L’insecte vecteur pique et absorbe le sang du bovin contaminé, récupère le parasite présent profondément dans sa peau, et contamine un autre bovin lors de sa prochaine piqûre.

 


4. Je n’ai jamais eu de vache à la peau cartonnée, je suis indemne de besnoitiose, et j’utilise des antiparasitaires contre les vecteurs, pourquoi tester mes vaches avant de monter à l’alpage alors ?


Malheureusement, à l’heure actuelle, les antiparasitaires ne sont pas suffisamment efficaces pour empêcher une mouche ou un taon de contaminer un animal sain à partir d’un animal malade. De plus, la majorité des animaux infectés ne présente pas de symptômes, ceux-ci sont donc contaminés de façon « invisible ».
Au cours du temps le nombre d’animaux contaminés augmente dans le cheptel et les animaux avec des symptômes apparaissent. En réalisant une sérologie (recherche des anticorps sur le sang), on peut mettre en évidence les animaux contaminés et porteurs du parasite, qui présentent un risque pour les autres, alors qu’ils n’ont pas de symptôme visible.
De plus, les alpages constituent un facteur de risque important pour la transmission de la besnoitiose entre cheptels, avec une activité importante des insectes vecteurs. Ce risque est d’autant plus important lorsqu’il s’agit d’alpages collectifs, ou avec un voisinage proche, constituant alors le combo gagnant pour que la maladie passe d’un cheptel à un autre…


5. Un collègue des Pyrénées me dit que dans certaines zones de la France, ils vivent très bien avec, c’est vrai ?


Si seulement… malheureusement, même dans les zones où la maladie est présente depuis plusieurs dizaines d’années (voir depuis le début du XXème siècle dans certaines zones des Pyrénées), les animaux ne se sont pas immunisés et aucune résistance génétique n’est apparue. Souvent, la majorité du troupeau adulte est contaminée et les cas cliniques apparaissent sur les animaux naïfs, c’est-à-dire les jeunes pour le renouvellement, ou les achats d’animaux sains. Il faut alors s’habituer à avoir régulièrement des réformes précoces ou des euthanasies des animaux cliniques…




6. Je veux connaître ma situation par rapport à cette maladie, comment faire ?

Vous pouvez réaliser un dépistage de prévalence qui consiste à faire réaliser une prise de sang à tous les animaux de plus de 6 mois. La présence d’anticorps dans le sang du bovin indique que celui-ci a été contaminé et est porteur du parasite.

Idéalement, on réalise ce dépistage en hiver, quand les vecteurs (mouches d’étables et taons) sont plus calmes. En effet, les anticorps ne sont détectables que 4 à 6 semaines après la contamination du bovin, cette période de latence, nommée « délai de séroconversion », peut entraîner la présence de faux négatifs. En réalisant le dépistage en hiver, on obtient une image plus précise du nombre d’animaux contaminés car la plupart des contaminations d’été ou d’automne sont détectables, et il y a beaucoup moins de contamination en hiver.

Le GDS des Savoie accompagne ses adhérents en proposant une prise en charge à hauteur de 50% du tarif HT des analyses réalisées dans ce cadre. Une aide supplémentaire est prévue pour les nouveaux installés qui souhaiteraient réaliser un état des lieux pour cette maladie notamment. N’hésitez pas à contacter un conseiller !

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Les aides aux Nouveaux Installés



7.
Et si je découvre des animaux contaminés dans mon cheptel ?

Dès la détection d’un animal contaminé dans un cheptel, la première étape vers un éventuel assainissement est de déterminer le statut de l’ensemble des bovins de plus de 6 mois : en évaluant ainsi la prévalence, la stratégie de gestion pourra être adaptée à la situation.

Dans tous les cas, aucun traitement n’étant disponible, l’assainissement d’un cheptel passe par l’élimination des bovins positifs (réforme). La maladie n’est pas transmissible à l’Homme et la viande peut être consommées sans souci.

Lorsque les troupeaux sont faiblement contaminés, la solution la plus efficace est de réformer rapidement les bovins positifs, avant la saison d’activité des vecteurs (mouches d’étable et taons) qui risquent de faire très rapidement augmenter le nombre d’animaux atteints.

Si le troupeau est très atteint, il faut alors prioriser les réformes des animaux les plus contaminants. D’abord ceux cliniquement atteints, puis les « supercontaminants » parmi les séropositifs : un tout nouveau test PCR réalisé sur un prélèvement de peau (et dans un laboratoire formé spécifiquement) permet de déterminer les animaux représentant le plus de risque pour la dissémination dans le cheptel.
 
Evidemment, il est également important, tout au long de cet effort d’assainissement, de ne pas se recontaminer : il faut donc gérer les risques liés aux rassemblements auxquels on participe (alpages, concours), ainsi qu’aux introductions d’animaux.

 
Le GDS des Savoie propose plusieurs aides financières aux éleveurs touchés :



8. Je veux protéger mon troupeau pour la montée en alpage, par où commencer ?

Pour éviter que l’alpage ne soit le siège d’une contamination entre cheptels, il est nécessaire de tester les animaux qui y seront rassemblés, et de ne monter que les animaux négatifs. Une sérologie doit alors être réalisée durant l’hiver (elle peut être réalisée sur le prélèvement de la prophylaxie si celle-ci est réalisée par prise de sang) afin de vérifier le statut des animaux.

Pour cela le GDS des Savoie aide ses adhérents à hauteur de 50 ou 80 % du tarif HT des analyses, selon le protocole « kit alpage » choisi par le responsable d’alpage.
Les conseillers du GDS peuvent vous accompagner dans la réflexion et la mise en place de cette démarche en organisant une réunion avec les membres de l’alpage. La réflexion commune à partir des éléments spécifiques à votre situation permet de poser les choses de façon concrète, et n’engage à rien : n’hésitez pas à nous contacter !

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Le conseil sanitaire par le biais des interventions en réunions d'éleveurs fait aussi partie des missions du GDS.



9. De toute façon, avec la faune sauvage, on n’est jamais tranquille… et si c’était la source de contamination ?


Les études de prévalence réalisées sur la faune sauvage européenne montrent que le réservoir de cette maladie est uniquement bovin.
La contamination d’un cheptel vient la plupart du temps de l’achat d’un bovin contaminé sans symptômes ou d’un rassemblement physique avec un troupeau contaminé (concours, alpage…).




10.
Que fait le GDS des Savoie pour diminuer l’impact de cette maladie dans nos départements ?

Depuis les premières analyses positives dans les années 2010, le GDS des Savoie consacre une part importante de ses actions à la lutte contre la besnoitiose.

Des aides technique et financières sont disponibles pour les éleveurs adhérents à travers les dispositifs suivants :


De plus, depuis 2021, le GDS des Savoie a financé des analyses sur le lait de tank des élevages laitiers afin de déterminer les zones de nos départements les plus touchées. Consultez l'article en cliquant ici.
Enfin, le Conseil d’Administration du GDS des Savoie a décidé en juillet 2022 de proposer en Assemblée Générale le vote d’une résolution rendant systématique le contrôle à l’introduction à partir de janvier 2023.
Cette analyse sera prise en charge à 100% par le GDS durant la première phase de mise en œuvre.


11. Est-ce que cette maladie est réglementée ?


Non, cette maladie n’est pas réglementée à l’heure actuelle, il n’existe donc pas de mesure sanitaire obligatoire. La lutte repose sur les efforts individuels d’assainissement couplés à des efforts collectifs pour limiter la diffusion entre les cheptels.
Toutefois, de plus en plus d’élevages, de départements et même de pays voisins s’inquiètent de la diffusion géographique de la maladie et contrôle à juste titre les bovins qu’ils introduisent sur leur territoire.

La maladie est en effet présente de façon hétérogène : très active et endémique depuis des dizaines d’années dans le Piémont Pyrénéen, elle est très présente dans le sud-est de la France. Elle n’est toutefois pas absente dans la moitié nord de la France puisque des foyers ponctuels ont déjà été constatés en Bretagne, en Picardie… la plupart du temps suite à l’introduction de bovins non contrôlés en provenance de zones d’endémie.

Des mesures de contrôle systématique à l’introduction sont d’ailleurs mises en place dans certains départements ou pays. Ainsi, la vente de bovins séropositifs pour l’élevage va devenir de plus en plus compliquée.

 

 

Vous vous posez d’autres questions ?
Vous voulez en savoir plus sur les différentes actions mises en place au GDS des Savoie ?

N’hésitez pas à contacter un conseiller bovin !

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