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Bovin Maladie Besnoitiose

Article La France Agricole : Gare à la Besnoitiose Bovine

Derniére mise à jour le : 27/04/2023

À l'occasion d'une conférence sur la biosécurité en élevage au Sommet de l'élevage, GDS France a émis un message d'alerte vis-à-vis de la besnoitiose bovine. Pour les experts, il devient urgent de s'en préoccuper, au risque que la maladie devienne ingérable à l'échelle nationale.

La besnoitiose bovine, maladie parasitaire des bovins transmise par des insectes piqueurs, connaît une forte expansion en France. « Une surveillance des troupeaux doit être effective dès maintenant, afin de gérer les foyers et ainsi éviter que la maladie ne se propage », rapporte Romain Persicot, directeur du Groupement de Défense Sanitaire Auvergne-Rhône-Alpes (GDS AURA).

Car les conséquences de la besnoitiose, aussi appelée "maladie de la peau d'éléphant", peuvent se révéler très lourdes. Un éleveur de vaches tarentaises, basé en Haute-Loire, est venu en témoigner au Sommet de l'élevage à Cournon (Puy-de-Dôme), accompagné de son vétérinaire.

Des pertes économiques conséquentes

Après la découverte de premiers cas en 2017, l'éleveur entame un dépistage complet de son troupeau. Il s'aperçoit alors que soixante-dix de ses vaches ressortent positives à la besnoitiose. « Quand on commence à voir apparaître les premiers signes cliniques, c'est que 40 à 50 % du cheptel est déjà atteint », indique Olivier Pelletrat, vétérinaire à Brioude et président du GTV Haute-Loire. En 2018, l'éleveur met en place un plan d'assainissement avec le GDS de son département. Depuis 2019, aucun bovin n'a été de nouveau détecté positif mais les pertes économiques ont été considérables. « Les prises de sang effectuées et les produits vétérinaires utilisés durant les quatre années de lutte contre la maladie représentent des frais à hauteur de 8 000 euros. S'ajoutent à cela les pertes directes de bovins réformés, l'arrêt des ventes d'animaux et les analyses en laboratoire », reprend le vétérinaire. L'éleveur estime une perte de 60 000 euros d'excédent brut d'exploitation (EBE) l'année où toutes les vaches atteintes ont été réformées.

De premières avancées encourageantes

Habitué des concours, l'exploitant avait renoncé à présenter des bovins tant que des dispositions ne seraient pas prises vis-à-vis de la besnoitiose. Bonne nouvelle, « pour la première fois cette année, le Sommet de l'élevage a intégré la maladie au certificat sanitaire. Une prise de sang a, de fait, été exigée pour tous  les bovins avant l'entrée sur le salon », renseigne Romain Persicot. Pour le directeur du GDS AURA, c'est une belle avancée qui se veut rassurante pour les éleveurs qui souhaitent concourir. « Comme la besnoitiose ne figure pas dans la liste des maladies réglementées, il revient à chaque GDS départemental de mettre en place sa prophylaxie », poursuit l'expert. Les programmes d'assainissement proposés et les volets d'indemnisation diffèrent donc d'un département à l'autre. « Les GDS jouent un rôle primordial, notamment au niveau technique et financier, pour accompagner les éleveurs engagés dans ces plans », insiste GDS France. « Dans 90 % des cas, deux à trois bovins ressortent positifs au dépistage de la besnoitiose dans les cheptels contaminés. Mais si une stratégie d'assainissement (1) est rapidement mise en œuvre, les risques de contamination sont maîtrisés. Il est essentiel de dépister dès maintenant afin de gérer l'éventuelle présence de la maladie au sein du troupeau tant qu'il en est encore temps », estime Romain Persicot.


Lucie POUCHARD 
La France Agricole







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